Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a salué le verdict prononcé à l’encontre de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré, pour crimes contre l’humanité, exécutions sommaires, torture et viol, par une cour spéciale au Sénégal.

25 ans après sa chute, M. Habré a été condamné à la prison à vie lundi par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), à Dakar, au Sénégal. “Après des années de lutte et de nombreux déboires sur le chemin de la justice, ce verdict est aussi historique que durement acquis. J’espère sincèrement qu’aujourd’hui, enfin, les victimes d’Habré pourront ressentir un certain soulagement”, a dit M. Zeid dans une déclaration à la presse publiée lundi.

“Bien qu’il puisse faire l’objet d’un appel, ce verdict envoie un message clair aux personnes responsables de graves violations des droits de l’homme à travers le monde pour leur dire que nul n’est au-dessus de la loi et qu’elles pourraient aussi être traduites en justice pour leurs crimes”, a-t-il ajouté.

M. Zeid a salué l’accord innovant entre le Sénégal et l’Union africaine qui a permis à ce cas d’avancer. “Il s’agit d’un excellent exemple de leadership et d’appropriation régionale du combat contre l’impunité pour les crimes internationaux”, a-t-il dit.

Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Ecarté du pouvoir par une rébellion dirigée par l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno, il s’est réfugié au Sénégal.

Après une bataille judiciaire menée durant plusieurs années par des plaignants et leurs avocats, l’ancien chef d’Etat tchadien est arrêté le 30 juin 2013, à son domicile à Dakar, et inculpé le 2 juillet 2013 par les CAE.
Xinhua