Mamadjibeye Nako a présenté ce jour, ses deux nouveaux livres intitulés : « Femmes tchadiennes et engagement socio-politiques » et le « sort des ex-combattants de Boko Haram dans les pays du bassin du Lac Tchad ».

Le premier ouvrage met en lumière les « prouesses » des Tchadiennes sur le plan politique et social. Elles sont, d’après l’auteure, le moteur de la vie économique, sociale et politique. Mais, déplore Mamadjibeye Nako, le traitement qui leur est réservé se présente sous forme de faveur alors qu’elles méritent plus de considération. « Les femmes tchadiennes participent à la construction du pays et de la démocratie. Elles font preuve d’un engagement réel au niveau politique et social. Lors des troubles politiques, les Tchadiennes ont payé et paient le plus grand tribut. Malgré cela, cet engagement n’est pas reconnu », dénonce-t-elle.

Des invités à cette cérémonie de présentation de livres

Mamadjibeye rend hommage à ces femmes qui affrontent à main nue les discriminations au niveau institutionnel, les violences verbales et physiques.  « Les questions sérieuses liées à la femme telles que le code de la famille, la question de parité sont peu évoquées sauf sur initiatives des partenaires de l’État », interpelle-t-elle.

Dans son deuxième livre, l’ancienne étudiante de l’université de Bordeaux, a axé son travail de recherche sur le sort des femmes tchadiennes combattantes de la secte Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, notamment au Cameroun, au Nigeria et au Tchad. « Malgré ses potentialités agricoles, halieutiques et économiques énormes, le bassin du lac Tchad demeure toujours pauvre à cause du terrorisme ( …) des milliers de personnes dont des femmes et jeunes filles sont enlevées pour soit devenir des combattants soit devenir épouses pour les djihadistes ».

Devant l’ampleur de l’horreur, les pays du bassin du Lac Tchad et leurs partenaires ont rendu opérationnelle la force mixte. «   Depuis la mise en œuvre de cette force mixte en 2014, des actions militaires ont été menées et des progrès ont été enregistrés parmi lesquels la reddition des ex-combattants dont plusieurs femmes », relève-t-elle.

Mamadjibeye Nako est diplômée de l’université de Yaoundé 2, de l’École nationale d’administration et de la magistrature (Enam) du Cameroun, de l’université de Bordeaux Montesquieu, de Nantes, respectivement en sciences politiques, fiscalité, droit international et européen, d’un master en politique publique. Elle a publié en 2015 une pièce de théâtre intitulée: ”Ruine ou vie vaine?… du rire aux larmes, des larmes au rire”. Actuellement, Nako est doctorante en sciences politiques et conseillère du Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert.