Plusieurs recommandations ont été faites par les participants au colloque régional sur la sécurisation du foncier agro-pastoral, tenu du 23 au 25 novembre à N’Djamena.

A la suite des échanges autour de quatre axes à savoir le processus d’élaboration de politiques foncières légitimes et légalisées ; des statuts des terres agro-pastorales et des communs ; des dispositifs de gouvernance responsable du foncier agro-pastoral et de défense des droits par les agriculteurs et éleveurs, plusieurs recommandations ont été faites.

Aux États :

-élaborer et/ou réviser leur politique foncière en développant des démarches qui associent légalité et légitimité privilégiant le droit négocié et le renforcement de la bonne gouvernance ;

-définir des dispositifs juridiques innovants et performants pour les interventions à venir sur budgets nationaux ou extérieurs en s’appuyant sur les leçons apprises des expériences ;

-garantir une participation large et éclairée des usagers à l’élaboration de ces politiques à travers l’organisation de concertations multi-acteurs ascendantes ( du local au national) ;

– revoir et adapter le statut de terres communes (aires de pâturage, de repos des troupeaux, axes de transhumance, points pastoraux, terres salées) pour un meilleur respect du droit d’accès aux ressources communes, et revivifier les règles de vaine pâture par une négociation et des accords entre agriculteurs et éleveurs.

Aux collectivités territoriales décentralisées, communes et régions :

laborer et mettre en œuvre une stratégie d’aménagement foncier de leur territoire préservant les espaces de ressources communes et la gestion concertée du foncier agro-pastoral autour de projets de territoire co-construits ;

-appliquer à leur échelle les régulations cadres sur la terre et les ressources qu’elle supporte et les modes de gouvernance du foncier agro-pastoral élaborés au niveau national ;

-reconnaitre l’élevage mobile comme forme effective de production adaptée dans leur plan de développement économique ;

-favoriser les échanges transfrontaliers entre les instances de gouvernance des collectivités riveraines concernées par la gestion de la transhumance.

Aux organisations agro-pastorales et de la société civile :

constituer des coalitions nationales fortes ( à toutes échelles : locale, régionale, nationale) avec d’autres acteurs ( parlementaires, associations des élus locaux…) et/ou renforcer les coalitions existantes afin d’influencer les politiques en matière de sécurisation du foncier agro-pastoral, d’association d’agriculture-élevage et d’agroécologie ;

-renforcer les liens intercommunautaires à travers l’amélioration de la pratique du droit et un arbitrage des litiges équitable et basé sur la négociation entre les parties.

Aux organisations intergouvernementales ( CEEAC, CEDEAO, UEMOA, CILSS …)

-favoriser et soutenir la formulation et la mise en œuvre des projets et programmes de coopération transfrontalière en matière de gouvernance foncière agropastorale.

Aux partenaires techniques et financiers :

accompagner les États dans leurs initiatives d’évaluation, d’élaboration des politiques foncières innovantes et de mise en cohérence des politiques sectorielles.