Depuis quelques jours, les retraités tchadiens ne relâchent pas la pression dans la revendication de leurs pensions.

Mercredi 27 janvier. Il est quasi 8H. La scène se passe dans l’enceinte de la CNRT (Caisse nationale de retraités du Tchad). Assis à même le sol, certains grelotant de froid et d’autres prenant un bain solaire, les retraités pour la plupart voutés par le poids de l’âge et des soucis, sont en colère. Leur situation n’est pas près de s’améliorer. Et pourtant, ces personnes de troisième pour la plupart n’en démordent pas et ne manquent pas de vigueur pour “réclamer leurs dus’’. Pour cela, ils ont envahi la CNRT depuis le lundi. D’aucuns ont presque élu domicile sur place et viennent là dès 5H du matin pour ne rentrer que la nuit tombée.

“On a encore assez d’énergie pour entreprendre des actions citoyennes. L’heure est aux actes et non aux paroles. Nous resterons là jusqu’à nouvel ordre. Toutes les villes se soulèveront et vendredi, nous manifesterons avec plus de véhémence et d’ardeur si rien n’est fait (…). Nous ferons un sit-in et dormirons ici’’, harangue Jean Blagué, porte-parole des retraités.

Le mécontentement des retraités est attisé par la non prise en compte par la CNRT de leurs points de réclamations axés sur : le versement du 4ème coupon de 2020 et le 1er coupon de 2021, les primes de transport de 2016 à 2018, le départ des agents des forces de l’ordre et de sécurité en faction actuellement à la CNRT pour “mauvais traitements, incivisme, etc.”, envers les retraités, sans oublier l’application intégrale des textes juridiques régissant le statut des retraités, civils et militaires.

Rencontrée sur place à la CNRT, une enseignante à la retraite nous confie sous l’anonymat et après hésitation,“car le salaire ou la pension est sacré’’, qu’elle touche un peu plus de 200.000 francs CFA. Et ce, tous les quatre (4) ou cinq (5) mois au lieu de  trois (3) mois en principe. Cette somme, elle la gagnait chaque mois quand elle était en activité. “Ma situation est très pénible. Difficile de manger à ma faim aujourd’hui. Je suis veuve, je m’occupe d’une maisonnée de plusieurs enfants et petits-enfants. Je souffre du rhumatisme et je ne peux me soigner et faire du commerce comme les dames de mon âge (…)’’.

Ils sont plus de 30.000 retraités dans cette condition, voire pire ; Car il y a des retraités qui gagnent moins de 50.000 francs CFA.

BACTAR Frank I.