Après avoir suspendu les cours durant 4 jours à la suite d’une altercation entre étudiants et élèves, le lycée de Walia ouvrira ses portes le 24 janvier. Les responsables comptent déplacer le portail de l’entrée principale vers l’ouest afin d’éviter d’éventuelle altercation avec les étudiants.

Samedi 22 janvier. Un vent léger transporte des bouts de papier dans la cour. Le lycée de Walia est quasiment vide. Les cours sont suspendus depuis 3 jours.

Sous un arbre près de l’administration, quelques enseignants se regroupent pour une réunion. L’objectif : réfléchir et proposer des pistes de solution aux maux que traverse l’établissement.

Depuis trois jours, l’administration dudit lycée, sur instruction du ministère de l’Education nationale, a suspendu les activités scolaires suite à un litige qui a opposé les élèves et les étudiants du campus de Toukra. Selon le proviseur de l’établissement, ce litige est causé par deux mobiles : le 18 janvier il y a eu un regroupement des étudiants devant le lycée. Après des pourparlers entre ces derniers et les agents du commissariat d’ordre public n°9, ils auraient accepté de quitter le lieu. Curieusement les éléments du Groupement d’intervention de la Police apparaissent et tirent des lacrymogènes. “Des lacrymogènes étaient tombés devant les salles de classe. Ce qui a obligé les enseignants a libéré les élèves.

Le 19 janvier, les élèves du lycée ont eux aussi décidé à leur tour de manifester. Premièrement pour absence des enseignants scientifiques. Ces derniers ont déposé les craies depuis deux semaines. Deuxièmement pour avoir aspiré de lacrymogène. Les élèves étaient sortis et ont pris d’assaut la grande voie. Ils ont barricadé la route empêchant les étudiants de se rendre au campus. Ce fut l’altercation entre les deux parties.

Un bus des étudiants a vu ses vitres cassées par des élèves. En colère, des étudiants ont rétorqué. Ils ont brûlé une salle de classe du lycée et ont saccagé l’administration. Des dossiers des examens des élèves ont été déchirés. Depuis lors les cours ont été suspendus dans les deux établissements : lycée de Walia et le campus de Toukra.

Le proviseur du lycée scientifique de Walia, Beakba Debgaroua a indiqué qu’il y a eu une rencontre entre lui et le président de l’Union nationale des étudiants tchadiens (Unet). “Il ne disait pas quelque chose de bon. Il n’y a pas une chose substantielle qui pouvait nous aider. Il a dit qu’on mette à leur disposition des élèves qui ont cassé les vitres du bus”. Ce que le responsable du lycée a jugé inutile.

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Du côté des étudiants, le président de l’Unet a annoncé qu’il y a eu une rencontre entre le bureau et les différents doyens du campus de Toukra. Des décisions ont été prises pour éviter d’éventuels autres cas. Un comité de sensibilisation sera mis en place pour sensibiliser les étudiants dès la reprise. “Si prochainement on prend un étudiant en flagrant délit en train d’injurier un élève, il sera exclu définitivement de l’université”, menace le président de l’Unet, Mahamat Saleh Ahmat Ali Cissé.

Les cours reprendront la semaine prochaine dans les deux institutions. Au lycée de Walia, la reprise est prévue le 24 janvier mais l’ombre de la peur plane toujours. Un enseignant rencontré dans la cour du lycée a indiqué sous l’anonymat qu’il fera très attention quand les cours reprendront.

Les responsables dudit établissement, de commun accord, avec le ministère en charge de l’éducation ont pris des mesures pour éviter d’éventuelles altercations. “On veut déplacer le portail de l’entrée principale vers l’ouest, et élever le mur. De cette façon, Même s’il se passe quelque chose que ce soit vers ce côté et non au goudron avec les étudiants”, a indiqué le proviseur du lycée scientifique, Beakba Debgaroua.

Cette situation n’est pas la première au lycée de Walia et surtout sur la voie passant devant l’établissement. Le 15 février 2021, un groupe de personnes a manifesté devant le lycée et la Police est entrée dans les locaux de l’établissement et a arrêté des élèves. Ce qui a poussé les enseignants à entrer en grève de trois jours. En 2018, le ministère de l’Education nationale aurait augmenté les frais du dépôt des dossiers des candidats au baccalauréat. Une hausse qui n’a pas été appréciée par les élèves dudit lycée. Elle a entraîné une grève.

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