À N’Djaména les conditions de transfert du pain des boulangeries à nos boutiques ne sont pas hygiéniques.

Le pain est souvent transporté dans des caisses en contreplaqué ou dans les sacs de farine. À vélo ou à moto, certains distributeurs de pains ambulants surchargent les pains dans leurs caisses. Ils ignorent les principes de conservation de pains moins encore de l’hygiène. De la boulangerie jusqu’à dans les boutiques, les pains transportés sont exposés à tous les dangers sanitaires.

Derrière leurs vélos ou leurs motos, les transporteurs eux-mêmes ont du mal à faire le constat. Tout au long de leurs trajets, ils amassent des poussières, des microbes et des saletés de tout genre. Ils sont souvent vêtus des habits peu propres. Certains transporteurs, sous l’effet de la chaleur, laissent tomber quelques gouttes de sueur sur les pains.

Pour certains consommateurs, le fait de transporter ces pains n’est pas un danger pour eux. Madjisseme Alice, consommatrice du pain habitant le quartier Moursal dans le 6e arrondissement témoigne : « Je ne trouve pas que les pains qu’on vend dans les boutiques peuvent être dangereux pour nous. Le pain bien préparé ne peut pas attirer des microbes justes au moment de transporter » se justifie-t-elle.

D’autres par contre prennent des précautions pour acheter directement à la source. Mahamat About habitant de N’Djari dans le 8e arrondissement donne sa version : « Moi je n’ai pas besoin de payer les pains, je préfère aller à la boulangerie qui est proche de chez moi pour payer le pain chaud. Cela me permet d’éviter certaines maladies. Certains boutiquiers nous vendent même les pains qui ont fait deux ou trois jours, juste parce qu’ils ont conservé dans les sacs en plastique » déclare-t-il.

D’après les enquêtes menées par le Centre de Contrôle de Qualité des Denrées Alimentaire (CECOQDA) en 2015 et 2016, aucune boulangerie à N’Djamena ne respecte les normes requises pour la fabrication des pains. Des formations ont été organisées par ledit centre à l’endroit des boulangers, mais rien n’est fait dans le cadre de la livraison dans les boutiques.

Selon les spécialistes de la santé que nous avons interrogés, la population court un grand risque en consommant ces produits laissés à la merci des bactéries que transporte le vent. En mangeant ces pains, les consommateurs s’exposent aux diverses maladies que libèrent les gens en circulation. En attendant l’action du ministère de la Santé pour faire face à ce mal qui met en danger la santé de la population, les consommateurs eux-mêmes doivent être prudents.