Après plus de deux mois des visites simultanées, des patrons du FMI et celui de la BAD. Visites au cours desquelles le paiement de la dette intérieure a été longuement débattu, le Tchad entreprend une vaste opération de paiement de sa dette intérieure par vague. Cette opération est la suite de l’annonce le 1er avril dernier par le ministre des Finances et du Budget, du paiement de la dette intérieure, dont les créanciers tchadiens de l’État ont commencé à percevoir il y a plus de trois semaines.

Pour la première vague qui concerne les créanciers ayant une facture inférieure ou égale à 7 millions, l’État a débloqué plus de 65 milliards de FCFA. Normalement la deuxième vague devrait suivre avec les factures inférieures ou égales à 100 millions. Après d’un mois du déclenchement de la paie de la dette intérieure, une grande partie des créanciers tchadiens de l’État, ayant des factures inférieures ou égales à sept millions, sont payés. La deuxième vague ayant des factures inférieures ou égales à 100 millions doit attendre encore bien que, leurs bordereaux soient déjà élaborés par la commission et transférés au cabinet du notaire en charge du dossier.

La Commercial Bank Tchad (CBT) n’a plus le même trafic qu’il y a une semaine où des centaines des fournisseurs de l’État faisaient leur incessant va-et-vient. Le guichet dédié dans cette banque, pour uniquement à cette opération est quasi désert. Un responsable de l’opération de payement de la dette intérieure confie que depuis plus de deux jours il n’a reçu qu’un seul dossier à traiter. Selon lui cela suppose qu’une grande partie des créanciers concernés par la première vague est à sa phase finale. Dans le bureau du notaire situé à quelque mètre où les fournisseurs de l’Etat doivent régulariser leur situation, l’ambiance trop mouvementée récente est absente. Quelques rares retardataires viennent à compte goutte pour former leur dossier en vue de pouvoir entrer en possession de leur dû.

A la CBT, il est difficile d’avoir les statistiques notamment du montant déjà payé et le nombre des créanciers. Mais les responsables en charge de cette opération rencontrée expliquent, la banque traite les dossiers en fonction de ce qui est envoyé par le notaire. D’après ces responsables, le notaire joue le rôle de l’agent de liaison entre la banque et la commission. Pendant deux semaines, renseigne-t-on, la CBT traite en moyenne 30 dossiers par jour. Jusque-là, certains responsables, informent que le plus gros montant est de sept millions et le plus petit est de 400 000 FCFA. Ils rassurent que, la banque a déjà pris toutes les dispositions nécessaires pour la prochaine étape du payement du montant inférieur ou égal à 100 millions. «Tous les mécanismes sont déjà en place pour renseigner les clients, les orienter et les payer», assure un haut responsable de la CBT.

Entretemps, au ministère des Finances et du Budget, où la commission travaille d’arrache-pied pour étudier les dossiers des créanciers, beaucoup des fournisseurs de l’État pullulent dans les couloirs des bureaux pour s’assurer de la prise en compte de leurs dossiers. Aucune information ne filtre sur les travaux de la commission, mais des rares créanciers dénoncent des pratiques peu orthodoxes de certains agents de cette commission. Cependant, beaucoup des chefs d’entreprises, contactés, estiment que le paiement de cette première vague est insignifiant avec une enveloppe de 65 milliards.

Outre cela, l’Etat et le patronat tchadien, ne s’accorde pas sur un montant exact de la dette intérieure. Le gouvernement de son côté estime sa dette intérieure à plus de 200 milliards, tandis que le patronat parle de plus de 800 milliards. Dans tous les cas, avec ce début de paiement de sa dette intérieure, tout porte à croire que le Tchad pourrait relancer son économie, qui tourne au ralenti, depuis le début de la crise pétrolière.