Le gouvernement tchadien pour juguler la crise économique et financière que traverse le pays propose de faire un abattement de salaire de tous les fonctionnaires. Cet abattement va de 5 à 45%. Le gouvernement fait savoir que c’est pour répondre aux exigences fixées par ses partenaires afin de bénéficier d’une aide budgétaire. Les syndicats des travailleurs rejettent en bloc la proposition, le secrétaire général de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT) Brahim Ben Seîd s’exprime sur le sujet.

Après avoir gelé le salaire des fonctionnaires, le gouvernement propose l’abattement. Qu’en pense votre centrale syndicale ?

Le ministre de la Fonction publique et celui des Finances nous ont reçus pour nous présenter le scénario qui consiste à l’abattement des salaires des travailleurs de 5 à 45%. Le ministre des Finances nous annonce dans la foulée que le décret 687 sera abrogé et les primes et indemnités seront rétablies puis l’abattement aura lieu. C’était donc le 29 décembre 2017. Nous avons tenu une rencontrée avec les militants qui ont rejetés en bloc. Nous avons trouvé que le gouvernement est en train de jouer avec le feu. Le 3 janvier 2017, nous avons tenu une rencontre avec le gouvernement et nous l’avons informé que le CLTT rejette l’abattement de salaire. Le salaire est sacré et le gouvernement ne doit pas le toucher. Le scénario que le gouvernement a présenté dans le cadre de 16 mesures n’a pas été appliqué totalement. Si le scénario dans le cadre des 16 mesures a été mis en application on ne sera pas arrivé la. C’est une nouvelle forme d’esclavage que la CLTT ne va pas accepter.  Par exemple la restructuration de l’ONRTV a fait économiser au gouvernement 700 millions par an, de 550 délégués régionaux, le gouvernement peut réduire à 160 ainsi il fera une économie de plus de 2 milliards. Avec la suppression des bourses des étudiants, le gouvernement économise 7milliards. Se sont des scénarios que le gouvernement lui-même a faits lors des 16 mesures, si on totalise c’est suffisant. La mauvaise gestion n’incombe pas aux travailleurs. Le gouvernement paie plus de 10 mille personnes décrétées qui ne sont pas des fonctionnaires, n’importe qui est nommé, il faut nommer les fonctionnaires pour économiser. Il n’y a rien à négocier. Le salaire est la vie des gens et on ne négocier pas la vie.

Quelle est selon vous l’alternative pour sortir de cette crise ?

Il faut mettre en application les 15 autres mesures. Il faut faire un emprunt obligataire, nous sommes prêts à le faire. Mais faire l’abattement de salaire nous n’allons pas accepter. Il faut arrêter avec la mauvaise gestion, contrôler l’entrée à la douane. Aux impôts c’est la même chose. Il y a une perte des marchandises que les véhicules qui quittent Douala arrivent à N’Djamena. Les GPS sont enlevés dès leur arrivée à N’Djamena. Les appels téléphoniques sont cher, où va l’argent. On ne négocie pas la vie des gens.

Quel serait le mot d’ordre de votre centrale si le décret arrive a être publié ?

Nous allons faire appel à la Constitution, faire appel à la loi qui régit les travailleurs.

Propos recueillis par Moussa Nguedmbaye