Depuis quelques jours, le carburant, notamment le gasoil se raréfie dans la capitale tchadienne et dans certaines provinces du pays, le prix a été revu en hausse.


Difficile de comprendre mais depuis quelques jours déjà, les stations services ne servent plus le gasoil, le sésame précieux qui fait tourner les véhicules et les groupes électrogènes dans certains lieux de travail. Officiellement, aucune explication n’est donnée. A Djarmaya, on rassure qu’il y a la production et la livraison chaque jour des produits pétroliers vers N’Djaména et les province. « Nous produisons jusqu’à preuve du contraire, chaque jour, 850 tonnes de gasoil et 550 tonnes de super comme d’habitude », nous informe notre source. Curieusement, Total Marketing, se ravitaille depuis trois mois, depuis le Cameroun voisin. « La quantité que la raffinerie nous donnait avant a été considérablement réduite et c’est pour cela que nous nous ravitaillons au Cameroun pour combler le vide. Toutefois, le carburant arrive avec retard de là-bas. Ce qui fait que nos stations à pompe gasoil sont souvent vides », explique une source qui requiert l’anonymat à Total Marketing.

A Djarmaya, une autre source nous fait savoir que le brut qui est envoyé depuis les champs de rôniers à Koudalwa par la CNPC n’est plus envoyé depuis un certain temps donc la raffinerie ne fonctionne qu’avec sa réserve stratégique qui est en train de s’épuiser. Ce qui fait craindre une pénurie générale dans les semaines à venir si aucune solution n’est trouvée.

Dans presque toutes les autres villes du pays, le prix du carburant a augmenté à l’annonce du manque du gasoil dans certaines stations services de N’Djaména. Le prix initialement de 600 FCFA est monté à 750 FCFA voir 850 FCA.

Selon le président de l’association des vendeurs en gros du carburant, Mahamat Saleh Tahir Issa, la quantité des citernes que servait la société de raffinage de Djarmaya a été réduite mais aucune explication n’a été donnée. « Avant, nous avons 30 citernes par jour. Ce qui n’est d’ailleurs pas suffisant mais la raffinerie a encore réduit considérablement cette quantité. On navigue entre 15 et 20 citernes ces derniers jours. En cherchant à savoir, on nous fait comprendre que le problème est à Koudalwa et rien d’autre », explique Mahamat Saleh Tahir Issa que nous avons contacté. Du côté du ministère du Pétrole et de l’Energie, c’est silence radio. Plusieurs tentatives pour avoir les explications sont restées sans suite.

Le ras-le-bol de la société de raffinage face aux manifestations

Il y a une semaine, la population de Djarmaya, dans le département de Hadjer Lamis, manifestait presque chaque jour pour réclamer de l’électricité, de l’eau et bien d’autres kyrielles de revendications. Cette dernière ne comprend pas pourquoi la raffinerie, implantée dans leur département alimente la capitale en électricité alors qu’elle vit dans l’obscurité la plus totale. Des indiscrétions nous font comprendre que c’est pour exprimer leur colère face à ces manifestations à leur égard, puisque les autorités n’ont rien fait pour calmer la population, que les Chinois ont décidé de réduire la quantité du carburant servi.

De ce tout ce qui précède, ce sont les petites et moyennes entreprises et autres commerces qui fonctionnent grâce au gasoil qui en pâtissent mettant l’économie nationale à mal.