Au cours d’un point de presse fait ce mardi 24 mai, le comité de soutien aux victimes de l’événement de Danamadji accuse les autorités locales d’être responsables de la tuerie du 15 mai dans cette localité.

Le comité est revenu en détails sur l’évènement qui a endeuillé Danamadji le dimanche 15 mai 2022. Tout est parti, selon le comité de soutien, d’une altercation entre deux jeunes, dont l’un de la communauté autochtone et l’autre allogène, qui a dégénéré en une bagarre devant un moulin au marché de Danamadji, localité située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Sarh. Un autre parent de l’allogène s’en est mêlé en poignardant mortellement le jeune de la communauté autochtone qui rendit l’âme aussitôt. Un autre allogène qui courait pour alerter la brigade de la gendarmerie sera confondu au présumé assassin et poursuivi jusqu’à la cellule pour y être lui aussi assommé. “Face à cette situation, le commandant de la brigade de la gendarmerie de Danamadji, pourtant censé être un soldat de la loi, a fait usage disproportionné d’une arme de guerre, en tirant à balle réelle sur les manifestants”, a précisé Baniara Yoyana président du comité de soutien aux victimes de l’événement de Danamadji.

Bilan selon le comité de soutien

Ces tirs ont causé la mort de six (6) personnes et blessant trente (30) autres, dans les rangs des autochtones, a communiqué le comité de soutien. Sur les trente (30) blessés, douze (12) sont dans un état critique et évacués à Sarh. Le douzième blessé rendra l’âme à l’hôpital provincial de Sarh. Ce qui porte à sept (7), le nombre des morts. Sur les onze (11) autres blessés de Sarh, trois (3) sont évacués à l’hôpital adventiste de Moundou, où ils suivent les traitements. Tous ces blessés reçoivent des soins grâce à la solidarité de la communauté ngam de N’Djamena, Sarh, Moundou ainsi que de la diaspora, a détaillé le comité de soutien.

Cas plus grave encore, les blessés à l’hôpital de district de Danamadji ont fui leurs lits d’hôpitaux pour se réfugier dans la brousse, par peur de représailles. En ce moment, onze (11) personnes de la communauté autochtone interpellées et placées sous mandat d’arrêt à la maison d’arrêt de Sarh, sans être présentées à un juge”, précise-t-il.

Baniara Yoyana a relevé que face à cette barbarie d’un autre siècle, le comité de soutien aux victimes des évènements de Danamadji tient pour “responsables le gouvernement pour avoir nommé un criminel à la tête de la brigade de gendarmerie de Danamadji et exige qu’une enquête indépendante soit diligentée afin de dégager les responsabilités.”

Aussi, le comité de soutien aux victimes des évènements de Danamadji exige que ce “pseudo gendarme” ainsi que tous ses complices soient arrêtés et traduits devant les juridictions compétentes afin qu’ils puissent répondre de leurs actes. Le comité de soutien aux victimes des évènements de Danamadji exige du gouvernement une prise en charge urgente et conséquente des blessés dans des structures socio-sanitaires ayant des plateaux techniques appropriés.