Le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) a organisé une journée d’échange et d’information sur la prévention de l’extrémisme violent avec la société civile, le mardi 7 décembre.


Deux thématiques ont été à l’ordre du jour. Il s’agit de : la place de la société civile dans le futur dialogue national inclusif et une séance d’information et de présentation du réseau aux organisations de la société civile (OSC).

                 
Le président par intérim du centre CEDPE, Ibrahim Moussa Youssouf, relève que le terrorisme n’a pas de frontières, ni de nationalité, ni de religion. “Nous devons tous nous mobiliser pour combattre ce mal qui touche profondément les pays riverains avec des conséquences désastreuses sur les populations”, lance-t-il.


Malgré les interventions militaires, les mouvements extrémistes continuent toujours par sévir en faisant des victimes. Mais les séances de sensibilisation ont aussi porté des fruits. “Nous avons profilé 2544 désengagés de Boko Haram dans la province du Lac Tchad”, informe le président Ibrahim Moussa Youssouf. “C’est dans ce cas de figure que les organisations spécialisées dans la question de la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent se sont mobilisées sur la question d’accompagnement à travers les programmes de sensibilisation et développement”, précise-t-il.

Et c’est dans ce contexte qu’il a été mis en place, grâce au soutien du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), un réseau des organisations de la société civile (ROSC) dont l’objectif est d’apporter sa contribution dans les domaines du développement, de l’intégration, de la prévention et de l’insertion socioprofessionnelle. « Et afin de mener des actions efficaces, des points focaux ont été créés dans plusieurs pays notamment au Tchad dont le Centre d’Etudes pour le Développement et la Prévention de l’Extrémisme s’est porté volontiers d’installer le bureau », souligne Ibrahim Moussa Youssouf.

Parmi les panelistes, Younous Ibedou a mis sur la table les doléances des désengagés lachés dans la nature, dans leurs villages, sous la garde et le soutien des chefs des villages et auprès de leurs parents qui sont entre autres :

  • -Commencer une activité quelconque,
  • -Pratiquer l’agriculture, l’élevage et le commerce,
  • -Elever des bœufs et être un fermier,
  • -Acheter un bus et faire le transport,
  • -Acheter la terre et cultiver,
  • -Commencer la pêche,
  • Etc.

Compte tenu des informations collectées par le CEDPE du 19 septembre au 20 octobre 2018, il est demandé aux associations de la société civile, chacune selon son (ou ses) domaine d’activité de prendre en compte les suggestions ci-après :

  • -Aider à profiter plus des refugiés,
  • -Plaidoyer d’organiser de séminaires ou table-ronde afin d’inciter le gouvernement et les bailleurs de fonds à se pencher sur la réinsertion des retournés de Boko Haram (BH),
  • -Implanter des projets psycho-sociaux au profit des victimes de BH marqués pour la vie,
  • -Créer un centre d’alphabétisation à côté des champs de réfugiés et communautés touchées par le phénomène BH,
  • Etc.