La situation humanitaire et de développement dans la région du Lac demeure inquiétante suite aux exactions de Boko Haram. Notamment, celle des réfugiés, déplacés internes et populations autochtones dont la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance sont affectés par les mouvements de population en raison de la situation sécuritaire.

C’est dans ce cadre que le Groupe de communication des Nations Unies a organisé une mission des journalistes, fin octobre 2017 dans la région afin de leur permettre de s’imprégner des difficultés auxquelles le Lac est confronté. Malgré les efforts de réponses fournis par les Agences des Nations Unies en appui au gouvernement envers les populations affectées par la situation qui prévaut au Lac, beaucoup reste à faire.

En ce qui concerne la situation sécuritaire, le Lac Tchad fait partie des zones déclarées zones rouges par l’UNDSS. Les principales menaces se résument aux attaques de la secte Boko Haram. Si le phénomène Boko Haram a des racines urbaines sans lien direct avec le lac Tchad, l’engagement de nombreux jeunes Boudouma dans les bandes de Boko Haram constitue de plus en plus une réponse à la pression migratoire. Outre, les enlèvements, embuscades, grands banditismes, assassinats, délinquance et braquages de groupes armés constituent d’autres facteurs d’insécurité.

Pour ce qui est de l’humanitaire, la crise du bassin du lac Tchad a aussi entrainé le déplacement interne de 105 000 personnes qui nécessitent une assistance multisectorielle urgente, y compris la protection, pour les plus vulnérables dans un contexte dynamique. De même, ces déplacements ont fragilisé la situation des communautés hôtes estimées à 734 000 personnes pour lesquelles un appui multisectoriel est nécessaire, notamment pour améliorer leurs moyens de subsistance et leurs accès aux services essentiels.

En outre, la mobilité, la multi activité et la multifonctionnalité caractérisent les activités agricoles dans la région du Lac. C’est ce qui explique son dynamisme et sa résilience face aux variations hydrologiques et climatiques. La mobilité des hommes suit donc celle des ressources.

Il se passe dans la région du Lac des conflits autour des ressources. En effet, l’accès aux ressources naturelles constitue dans cette région un enjeu à la sensibilité croissante. La rareté des ressources foncières notamment, les espaces halieutiques et agricoles constitue le principal facteur des conflits intercommunautaires. Les conflits ici, consistent à la fois à gérer la cohabitation entre groupes dans le contexte d’un peuplement extrêmement cosmopolite et à gérer la pression sur les terres et les ressources naturelles d’une population croissante. .

Sur le plan institutionnel, l’insuffisance des infrastructures permettant la conservation et la transformation des produits agricoles, ainsi que des conditions d’accessibilité globalement médiocre dans la région du Lac. Ce qui empêche de valoriser le potentiel agricole. L’absence ou la faiblesse des services d’appui à l’agriculture pénalise les systèmes de production agricole et halieutique.