YAOUNDE, 17 mars (Xinhua) — Une réunion des ministres chargés de la Défense et des chefs d’état-major des armées des pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) s’est ouverte lundi à Yaoundé au Cameroun en vue de l’activation et l’op érationnalisation de la force mixte multinationale de sécurisation de cet espace géographique réputé en proie à une insécurité grandissante.

Due entre autres causes à la « porosité chronique des frontiè res » puis « exacerbée par la multiplication des crises et des foyers de tension » et des idéologies vouées à l’ extrémisme (dont la secte islamiste nigériane Boko Haram), l’insécurité affecte l’ensemble des pays du bassin conventionnel du lac Tchad, admet le ministre camerounais en charge de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o.

Ses manifestations multiformes, précise-t-il, se résument par le trafic d’armes et de munitions, des êtres humains et des organes, des phénomènes tels que les coupeurs de route, le braconnage, la destruction des écosystèmes transfrontaliers, etc. Sans oublier l’immigration clandestine ou encore la piraterie maritime, ajoute le secrétariat exécutif de la CBLT.

La deuxième réunion des ministres en charge de la Défense et des chefs d’état-major des armées des pays membres de l’ organisation ouverte lundi pour deux jours de discussions dans la capitale camerounaise devra permettre de s’accorder sur la ré activation et l’opérationnalisation rapide de la force mixte multinationale de sécurisation.

En gestation depuis longtemps, cette force est prévue d’être composée d’un bataillon armé mis à disposition par les six pays membres de la CBLT que sont le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), le Nigeria, le Niger,le Tchad et la Libye en vue des patrouilles mixtes de surveillance des frontières communes, a révélé le secrétaire exécutif de l’ organisation, Sanusi Imran Abdullahi.

Cet ingénieur de nationalité nigériane a plaidé pour que les unités à déployer soient raisonnablement équipées pour une efficacité avérée, puis l’ opérationnalisation de la force dont la création a été décidée lors de la dernière réunion ministérielle et des chefs d’état-major en 2012 à Niamey au Niger, avant le prochain sommet des chefs d’Etat de la CBLT prévu en mai à Abuja au Nigeria.

La CBLT est une organisation régionale créée le 22 mai 1964 à Fort-Lamy (aujourd’hui N’Djamena) par le Cameroun, le Nigeria, le Niger et le Tchad, rejoint en 1996 par la RCA et en 2008 par la Libye. La République démocratique du Congo (RDC), le Soudan et l’Egypte y siègent comme membres observateurs.

Parmi ses objectifs, elle est chargée de la gestion durable et équitable des eaux du lac Tchad, la préservation des écosystèmes, la promotion de l’intégration régionale et la paix et la sécurité dans le bassin conventionnel. Confrontée à une exploitation anarchique de ses ressources, elle souffre d’un assèchement qualifié de « drastique » et d’« inexorable ».