Après 11 ans de vie de missionnaire au Tchad surtout à l’hôpital Notre Dame des Apôtres de Chagoua, la sœur Emilienne Sobeiga quitte cette structure.

Pour marquer son départ mais aussi rendre grâce à Dieu, une messe d’action de grâce a été présidée le dimanche 13 octobre courant au sein de la paroisse du Sacré-Cœur par Mgr Edmond Djitangar, Archevêque Métropolitain de N’Djaména. Une occasion toute particulière pour les fidèles de cette paroisse de dire merci à la sœur Emilienne qui a consacré 11 ans de sa vie pour sauver des vies humaines mais aussi dire merci à l’abbé Séverin Ndingatoloum, vicaire de la dite paroisse, envoyé désormais en mission comme vicaire en la paroisse sainte Joséphine Bakhita d’Atrone I.

« Il est difficile de concilier joie et tristesse. Ce sont des moments de grandes émotions, mais aussi des moments de grandes actions de grâce.  L’abbé Séverin m’a aidé à allumer 11 bougies et cela fait 11 ans que je suis au Tchad.  Ce n’est pas beaucoup, mais c’est beaucoup », a affirmé la sœur Emilienne Sobeiga.  Très fière du temps passé dans cette paroisse, la sœur Emilienne dit ceci « je voudrais dire merci à cette paroisse et toutes les paroisses de l’Archidiocèse de N’Djamena pour une chose : chaque fois que nous avons de cérémonies et que nous nous rendons dans une paroisse pour la décoration où le nettoyage, j’ai toujours rencontré des personnes le plus souvent qui passent des heures et des heures qui se donnent pour leur église et gratuitement à rendre belle le lieu de culte. Je  dis merci aux  chrétiens pour cela et je leur demande de continuer dans ce sens ».

Revenant sur son activité à l’hôpital Notre Dame des Apôtres de Chagoua, elle déplore que ces derniers temps,  les sœurs de cet  hôpital font l’objet des critiques dans les places mortuaires. « Les sœurs aiment l’argent, les sœurs de maintenant aiment trop l’argent. L’Hôpital des sœurs maintenant c’est trop cher.  Mais je pense qu’il y a des choses que vous ne connaissez pas.  Je voudrais vous donner quelques informations pour vous permettre de comprendre la situation de cet hôpital. Quand j’étais arrivée au centre de santé, il y avait que 12 personnes dont 4 infirmiers. Aujourd’hui, nous sommes 125 agents.  Il y a des gens qui disent qu’avant avec 500 ou 1000F on peut se soigner et quand j’étais venu le SMIG n’atteignait pas 30000FCFA et après nous sommes arrivés à 60000FCFA ».

Et d’ajouter : « avant à la pharmacie, on avait que de comprimé, pas de sirop, au laboratoire, il n’y avait qu’un seul microscope. Aujourd’hui, nous avons essayé à notre manière de faciliter la tâche pour vous éviter de voyager à l’étranger pour vous soigner et nous ne sommes pas comprises. Et  ce qui nous fait mal, c’est que ce sont les chrétiens qui nous insultent le plus souvent. Les musulmans, ceux qui viennent chez nous ce sont ceux qui n’ont pas les moyens,  ceux qui sont de la classe moyenne et qui n’ont pas de possibilité d’aller se faire soigner à l’étranger et ce sont eux qui savent nous remercier ».

Ignace Lomadji