REVUE DE PRESSE – L’élection présidentielle qui agite la classe politique, les marches contre le pouvoir qui continuent, le sommet du G5 Sahel à N’Djamena sont, entre autres, les principaux sujets traités par la presse tchadienne pour la semaine du 15 au 21 février 2021.

Une opposition divisée face au président sortant

Plus que 48 jours et les Tchadiens se rendront aux urnes pour élire leur président. Plusieurs candidats sont déjà annoncés. Mais c’est la division de l’opposition qui est davantage mise en avant. « On le savait déjà », titre à sa Une L’Observateur qui souligne que « Certains leaders de l’opposition dominés par leurs égos, décident d’aller en solitaire à cette élection présidentielle ». N’Djamena Hebdo complète que « Finalement Kebzabo fait cavalier seul ». Le Visionnaire constate aussi que Saleh Kebzabo est « Seul face à son destin ». En effet, alors que Théophile Bongor a été élu à son détriment pour être le candidat de 16 partis d’opposition réunis dans l’Alliance Victoire, Kebzabo a claqué la porte de cette coalition et a été investi candidat par son parti. C’est pourquoi, La Voix évoque une « Alliance défaite ». L’éditorialiste du Visionnaire conclut donc que « Les opposants préparent la victoire de Déby ».   

Plus de 7 millions d’électeurs

En vue justement des élections à venir, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a présenté le fichier électoral révisé. N’Djamena Hebdo informe ainsi que « Le Tchad dispose d’un nouveau fichier électoral ». L’Observateur renchérit que « Ce sont au total 7 293 235 Tchadiennes et Tchadiens en âge de voter qui sont enregistrés dans ce nouveau fichier ».

« L’heure a sonné »

Les marches enclenchées par des partis politiques, des associations de la société civile et des mouvements citoyens pour dire non à un sixième mandat du chef de l’Etat se tiennent désormais tous les samedis selon les initiateurs. Le Pays indique que « L’heure a sonné » avec des images de manifestants à la Une. Le journal de Madjiasra Nako qui estime que « la présidentielle n’est plus le sujet », pense qu’ « Un pas important dans la quête des libertés a été franchi ce samedi 6 février 2021 ». La Voix voit en ces marches « La soif de l’alternance ». Car, ajoute-t-il, « Malgré son interdiction par les autorités et un procès à la va-vite des manifestants, les marches pacifiques initiées par les partis politiques de l’opposition démocratique et la société civile semblent faire bouger les lignes ». Mais Le Visionnaire attend de voir. « Les organisateurs iront-ils jusqu’au bout ? », s’interroge-t-il par rapport à l’interdiction des marches et à leur répression par les forces de l’ordre. Pour L’Observateur, qui semble répondre au Visionnaire, il n’y a pas de doute.  « La détermination des manifestants ne faiblit pas », souligne-t-il. L’Obs constate que « La diaspora et les provinces du Tchad entrent dans la danse ». Et ce, malgré « Un intense bombardement au gaz lacrymogène ». N’Djamena Hebdo écrit pratiquement la même chose. « Toujours la même détermination », pointe-t-il. Le journal note que « Les manifestants continuent à défier les forces de l’ordre qui n’hésitent pas à les réprimer violemment ».

N’Djamena, la capitale du G5 Sahel

La capitale tchadienne a abrité du 15 au 16 février un sommet du G5 Sahel. Cet organe créé en 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour faire face ensemble aux défis sécuritaires et de développement. « N’Djamena au chevet du G5 Sahel », titre N’Djamena Hebdo qui évoque « Le sommet du bilan et des stratégies nouvelles ».   « Le G5 Sahel table sa sécurité sur le développement », annonce de son côté le quotidien Le Progrès du mercredi 17 février. « Lutte contre le terrorisme : comment éviter l’”afghanistanisation” du Sahel », se demande La Voix. Le journal répond lui-même que « Ce n’est qu’en combattant la précarité sociale, d’abord la précarité sociale, que les Etats membres du G5 Sahel et leurs alliés français et américains pourront éviter l’”afghanistanisation” du Sahel ». Le Visionnaire revient, lui, sur la décision du Tchad, annoncée lors de ce sommet, d’envoyer des troupes dans la zone dite des « trois frontières » (Burkina, Mali, Niger) pour lutter contre le terrorisme. « Encore 1200 soldats tchadiens pour combattre les jihadistes », écrit-il.

La guerre de succession continue au CAP-SUR

Terminons cette revue de presse par les querelles de leadership au sein du Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la République (CAP-SUR) depuis la mort de son fondateur, Joseph Djimrangar Dadnadji en décembre 2019. « Difficile succession à feu Joseph Djimrangar Dadnadji au Cap-Sur », énonce Le Visionnaire. Il indique que « la dissension au sein du Cadre d’action populaire pour la solidarité et l’unité de la République (CAP-SUR) s’accentue » après un congrès tenu le 13 février 2021 pour élire un nouveau président. Le journal de Juda Allahondoum relate qu’au cours de ce congrès, le président intérimaire du parti, Rangar Timothée est désigné président pour deux ans, un choix « fait par défaut ». En effet, renchérit le journal, lors de ces assises Calvin Rohbonat et Abba Malloum se sont proposés pour diriger le parti. « Mais au moment de départager les challengers, les militants du parti n’ont pas réussi à s’entendre ». Après proposition, Le Visionnaire informe que les militants ont décidé de désigner Rangar Timothée, qui n’était pas candidat, comme président pour deux ans. Ce qui amène le journal à conclure que « Même si le Cap-Sur a enfin un nouveau président à l’occasion de ce congrès, il ressort complètement fragilisé. Car ces assises ont révélé clairement que les militants de cette formation politique ont du mal à s’entendre véritablement ». N’Djamena Hebdo évoque également « Un congrès au goût d’inachevé ». Car, rappelle-t-il, « Le parti du feu Joseph Djimrangar Dadnadji (Jdd) n’a pas pu dégager un consensus autour des prétendants au titre de président ». « Et le congrès se termine ainsi en queue de poisson », conclut le journal.