Après sa participation, du 30 octobre au 4 novembre, à Genève, à la 75e session du Comité des membres des Nations unies contre la torture (CAT), la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), a présenté ce jour, à la presse, son compte rendu.

La LTDH rappelle que depuis l’adhésion du Tchad à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants en 1995, le 1er rapport du pays a été examiné en 2009.

Le 2e rapport périodique du Tchad devrait être soumis au plus tard le 15 mai 2013. Pour des raisons ‘’non élucidées’’, déplore la Ligue, ce n’est qu’en 2022 que le pays l’a présenté. L’examen du Tchad était prévu pour le 1er novembre. Mais, comme la délégation gouvernementale n’était pas présente à Genève, la séance a été repoussée au 3 novembre.

A la seconde date, la délégation a avancé que son vol avait été annulé. Cet ”incident inattendu” a amené la diplomatie tchadienne à Genève à tenter d’apporter des éléments de ”réponses approximatives” aux questions posées par le comité.

Bien que son rapport périodique (10 ans) intitulé ‘’ Tchad : tourner la page de la torture pour écrire une nouvelle histoire’’, n’avait pas pris en compte les manifestations violemment réprimées du 20 octobre, la LTDH a obtenu l’examen de ces tueries qui ont fait, selon le gouvernement, 50 morts et plus de 300 blessés. Selon les estimations provisoires de la LTDH, au moins 80 personnes ont été tuées, plus de 150 portées disparues, et un millier de blessés. ‘’ Ces exactions continuent’’, condamne-t-elle.

Dans son rapport, la Ligue a relevé que le Tchad a maintenu au cours de la dernière décennie des institutions et structures favorables à la torture et aux mauvais traitements. ‘’ Elle est devenue avec le temps, un recours utile pour une gouvernance autocrate et répressive des groupes armés, des partis politiques, des organisations de la société civile et des citoyens contestataires. Des systèmes d’écoute, de filature, d’intimidation et de répression se sont multipliés dans les quartiers, villes et villages du pays normalisant ainsi des pratiques pourtant proscrites par des lois très recentes’’, relate la LTDH.

Les travaux du Comité des Nations unies contre la torture prendront fin, au plus tard, à la fin de ce mois. Des observations et recommandations seront faites au Tchad sur l’état d’avancement de la mise en oeuvre de la Convention.