En début de semaine l’ambassadeur de Turquie au Tchad, dans une interview accordée à l’agence presse turque à laissé entendre une fermeture imminente du complexe scolaire Tchado-Turc de N’Djamena. Au prétexte que cette école appartiendrait à l’organisation FETO, responsable selon lui de la tentative de coup d’État manqué en Turquie le 15 juillet.  L’ambassadeur accuse cette organisation d’être une secte dotée d’une idéologie douteuse qui menacerait le principe de « de laïcité, admis aussi bien en Turquie qu’au Tchad ». Idéologie qui selon lui est propagée dans ces écoles qui appartiennent à cette organisation.

“Ces écoles ont longtemps œuvré sous le faux prétexte de former des cadres, dont la compétence bénéficiera, à terme, à l’administration nationale [tchadienne]. La vérité est que ce seront plutôt des élites dévoués à leur chef [Fethullah Gülen, à la tête de FETO] qu’elles forment”dit-il.

Selon des informations glanées auprès des personnes ressources, l’enseignement au sein de cette école respecte le programme tchadien. La seule différence est la langue turque qui est enseignée en tant que langue étrangère. L’effectif des enseignants est constitué à 90% des Tchadiens.

L’ambassadeur turc avoue ne ménager aucun effort pour faire fermer cette école par les autorités locales. « “J’ai rencontré quelques ministres et élus avec les autres responsables pour les tenir informés des dangers autour de ces écoles”, affirme le diplomate qui précise avoir reçu des réactions tout à fait positives de la part des autorités tchadiennes. »

La première question qui viendrait à l’esprit de toute âme sensée est, en quoi cela regarde les paisibles écoliers tchadiens ? En quoi une affaire politique inhérente à la Turquie impliquerait une école, qui fut-elle turque, mais localisée à N’Djamena au Tchad ? Notre gouvernement serait-il si faible pour céder sous le poids d’une pression diplomatique au point de sacrifier la scolarité de plusieurs de nos enfants ?

Pour en avoir le cœur net et tirer tout ça au clair, nous nous sommes rapprochés du ministère de tutelle, voici la réponse du premier responsable.

«La fermeture du Complexe Scolaire International  Tchado-Turc est impossible à quelques jours de la rentrée. Mon département n’est pas prêt à se mêler dans ce genre d’affaire. C’est une école basée au Tchad et cela doit se régler au niveau diplomatique. Je n’ai pas été saisie à cet effet.  Aucune correspondance n’a été adressée au ministère de l’Éducation nationale. Pratiquement impossible la fermeture de cette école. Nous ne sommes pas prêts à céder à des pressions externes » le ministre de l’Éducation nationale, M. Ahmat Khazali Acyl.