L’économie tchadienne dépend beaucoup plus au pétrole, tel est le constat de la CNUCED, dans son évaluation de la politique d’investissement au Tchad. Recommandation, diversifier l’économie pour attirer plus d’investissements.

Le constat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) est que l’économie tchadienne reste très dépendante de l’industrie pétrolière, qui reçoit l’essentiel des flux d’investissements étrangers directs (IED). Toutefois, d’autres secteurs pourraient bénéficier de ces investissements et aider le pays à réaliser des progrès importants sur la voie d’un développement inclusif et durable.

A cet égard, l’agence onusienne rappelle que le Tchad est le deuxième producteur mondial de gomme arabique. De plus, la production de sésame, de beurre de karité, de spiruline et d’arachide pourrait également attirer des IED importants. En outre, l’élevage, ressource majeure de l’économie et la troisième plus importante en Afrique, possède également un immense potentiel.

« Des niveaux d’investissement plus importants pourraient être atteints dans l’agriculture et l’élevage », relève la CNUCED.

Le rapport jette ainsi les bases d’une politique et d’un cadre stratégique à travers lesquels les chaînes agropastorales et l’agro-industrie pourraient être développées davantage. Pour en évaluer le potentiel, mais aussi les risques des investissements étrangers directs dans l’agriculture, il suggère des moyens de le canaliser sur la base des principes d’investissements agricoles responsables.

« Le Tchad est conscient de ses faiblesses et a déjà commencé à appliquer les recommandations de l’évaluation de la politique d’investissement (EPI) afin d’améliorer le climat de l’investissement », a expliqué Abakar Ousman Sougui, Directeur technique général du commerce au Ministère des mines, du développement industriel et commercial et de la promotion du secteur privé.

Améliorer le climat des affaires

De façon générale, la CNUCED plaide pour une amélioration du climat des affaires. Elle met en avant toutes ces « mesures réglementaires et institutionnelles concrètes » visant à renforcer l’environnement des affaires et qui sont « nécessaires pour mieux exploiter le potentiel du Tchad ».

Ces « réformes nécessaires » permettront « de favoriser un rôle accru du secteur privé, tant local qu’étranger, et aider à la formalisation de l’économie », a déclaré James Zhan, Directeur de la Division en charge des investissements et des entreprises à la CNUCED.

Au-delà de l’instabilité juridique et institutionnelle, les recommandations de l’EPI visent à clarifier et à simplifier le régime des entreprises afin d’encourager les investissements provenant de différentes sources et de promouvoir l’esprit d’entreprise, quelle que soit leur taille. Les réformes doivent s’accompagner d’une stratégie efficace de promotion des investissements, y compris la restructuration des fonctions et des priorités de l’Agence nationale pour l’investissement et les exportations.

Du côté de N’Djaména, on rappelle d’ailleurs l’engagement du gouvernement pour un programme de réformes visant à « améliorer le climat de l’investissement ». « Les recommandations de l’EPI seront mises en œuvre au plus haut niveau, en particulier par l’intermédiaire du Conseil présidentiel récemment créé pour améliorer le climat de l’investissement et de l’Observatoire du climat des affaires », a souligné Achta Djibrine Sy, Ministre des mines, du développement industriel et commercial, et de la promotion du secteur privé.

Au cours des 20 dernières années, la CNUCED a aidé plus de 50 pays en développement et pays en transition grâce à l’examen de leur politique d’investissement. Des études montrent que « ces examens ont aidé les pays à attirer davantage d’IED et à en tirer davantage parti, tout en améliorant leur climat des affaires ».

Sources : ONU info