La Banque africaine de développement a présenté hier son rapport d’achèvement du document de stratégie pays durant les 7 ans dernières années au Tchad. Il est peu reluisant.

C’est un document qui résume les activités réalisées par la Banque africaine de développement au Tchad pendant la période de 2015 à 2022. Élaboré sur une dizaine de pages, il met en lumière plusieurs axes stratégiques d’intervention de la BAD.



Du côté de gouvernance économique et financière au Tchad, le document souligne qu’il y a détérioration en 2018 comparativement à son niveau de 2010. Un fait qui selon le document est lié à la qualité de l’administration publique, de la gestion budgétaire et dans une certaine mesure à l’inefficience dans la mobilisation des ressources.

Du côté de la vie sociale, le rapport de la BAD a souligné des insuffisances dans plusieurs domaines. « Le Tchad demeure parmi les 10 pays les plus pauvres. L’incidence de pauvreté est de 42,3% en 2018 (49,7% en milieu rural contre 19,3% en milieu urbain) », relève le document.

Dans le secteur économique, la BAD a constaté une fragilité. Il a indiqué qu’il y a une dépendance vis-à-vis du pétrole et le poids de la dette.

Dans le cadre de la gouvernance politique, la BAD a indiqué qu’en 2020, « le Tchad est classé à la 163ème place mondiale sur 167 pays selon la valeur de l’indice de la démocratie (The Economist Intelligence Unit) ».

Dans le même document, une proposition de réforme a été faite pour assurer au pays une croissance économique durable, verte, créatrice d’emplois décents et permettant d’assurer l’accès équitable aux services sociaux de base. Elles sont notamment :

-La politique budgétaire et fiscale doit être menée dans le cadre du PREF-CEMAC, qui est marqué par l’instauration d’un nouveau dispositif de surveillance multilatérale avec une orientation contra cyclique pour prémunir les États membres de la volatilité des cours mondiaux de pétrole en vue d’assurer la viabilité budgétaire en intégrant une règle d’épargne financière sur les ressources pétrolières et un indicateur de vitesse d’endettement;

-Basculer totalement au budget-programme qui est l’élément essentiel pour assurer non seulement la rationalisation des dépenses mais également leur efficacité;

-S’agissant de la fiscalité, l’objectif d’optimisation de la collecte des recettes hors pétrole doit être poursuivi. Il s’agit entre autre de la rationalisation des exonérations fiscales, de la mise en place du mécanisme de remboursement du crédit de TVA, de la modernisation des administrations fiscales et douanières (informatisation).