JUSTICE- Suspendu de ses fonctions de secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’Homme(CTDDH), par une ordonnance juridique, prise le 12 août, Mahamat Nour Ibedou, n’est toujours pas situé sur son sort. Une situation que dénonce le collectif des avocats de la CTDDH, lors d’une communication faite ce 12 octobre.

Le dossier de Mahamat Nour Ibedou semble jusque-là sans suite. Une situation qui préoccupe ses avocats. Pour eux, il y’a une magouille organisée autour de cette affaire. Ils pointent du doigt le manque d’impartialité du président du tribunal dans le traitement de cette affaire. “Le dossier n’avance pas parce que, en réalité, le président du tribunal a traité le dossier comme s’il y avait une urgence or cela n’est pas le cas. C’est peut-être un conflit entre membres de l’association mais il s’est précipité pour prendre une ordonnance le même jour du dépôt de la requête pour suspendre notre client”, expliquent-ils.

Au vu de tout cela, nous trouvons qu’il manque d’impartialité dans cette affaire juridique.” dévoile l’un des avocats, Me Mahamat Hassan. “Lorsque nous avions fait une opposition contre cette ordonnance pour apporter des éclaircissements, et démontrer la non véracité de la requête de l’adversaire de notre client, le juge ne nous a pas compris et a renvoyé le dossier de date en date jusqu’à aujourd’hui. En réalité, il n’a pas envie de prendre une décision pour rétracter la décision”, poursuivent -ils.

Pour les avocats, si cette affaire tarde à être traitée jusqu’à présent, c’est à cause de la main mise du pouvoir exécutif sur le dossier. “Ce qui est triste, c’est qu’aujourd’hui, dans notre pays, le pouvoir exécutif manipule les magistrats. Ces derniers se plient aux ordres du pouvoir. Si l’affaire Mahamat Nour Ibedou tarde c’est parce qu’on veut le faire taire. Car Ibedou dénonce les turpitudes du gouvernement et aussi les violations des droits de l’Homme c’est pour cela qu’il y a toutes ces magouilles autour de son affaire”.

Toutefois, le collectif des avocats rappelle les magistrats tchadiens, leur mission vis-à-vis de la population. “j’invite tous les magistrats à faire leur travail dans l’impartialité et dans le respect de la loi. Ne vous laissez pas instrumentaliser par le pouvoir exécutif. Un juge n’est pas un administrateur. C’est une personne protégée par la loi. Alors faites valoir ces règles de droit qui vous protègent et n’acceptent que l’exécutif vous incite à faire du mal à votre propre population”, interpelle le collectif.

Enfin, le collectif des avocats de la CTDDH promet de continuer cette lutte qui est de dénoncer toutes les injustices qui se trameront autour de ce dossier et prend à témoin l’opinion nationale et internationale.