Ce 20 novembre est célébré l’anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant. Pour fêter cela, les enfants ont travaillé ces dernières semaines avec l’UNICEF, le ministère de la Femme, de la Protection de la Petite enfance et de la Solidarité Nationale et d’autres partenaires à l’élaboration et la mise en œuvre de différentes activités. Voici leur déclaration :

« Nous sommes les filles et les garçons du Tchad, les orphelins, les enfants de la rue, les enfants parlementaires, les enfants en situation de handicap, les élèves des écoles publiques et privées, les enfants retournés et refugiés, les Juniors Reporters Clubs.

Ce matin, nous serons à l’Assemblée Nationale (Palais de la DÉMOCRATIE) en présence de plusieurs représentants du gouvernement, pour vous faire part de nos préoccupations et discuter ensemble des solutions à apporter :

Certains de nos amis ne vont pas à l’école parce que leurs parents n’ont pas les moyens de les y envoyer et ce n’est pas normal ! Ceux qui vont à l’école prennent du retard à cause des grèves des enseignants, les conditions d’hygiène sont difficiles, et il y a trop d’élèves par classe. Nous voulons que l’école soit gratuite, plus proche de nos habitations et que les enseignants soient payés de façon a ce qu’il n’y ait plus de grèves.

Lorsque nous sommes malades, nos parents n’ont pas assez de moyens pour nous envoyer nous faire soigner dans des hôpitaux. En plus, il est très difficile d’obtenir des informations sur notre santé et nos amis, petits frères et petites sœurs meurent de maladies qui sont évitables. Nous voulons qu’on augmente le nombre des centres de santé et que les étudiants en médecine aient des bourses pour se spécialiser en pédiatrie afin de pouvoir bien soigner tous les enfants tchadiens.

Nous avons tous des copains et des copines qui se sont mariés très tôt, mais ils sont encore des enfants ! Nous voulons que la loi interdisant le mariage des enfants soit appliquée, et qu’il ne soit autorisé qu’à partir de 18 ans. Nous aimerions que plus d’activités telles que du théâtre ou des films soient créées pour sensibiliser la population aux dangers du mariage des enfants. Des centres de formation doivent aussi être créés pour la réinsertion des victimes de ces mariages. Nous voulons aussi que justice soit faite pour les victimes du mariage d’enfants.

Après la session à l’Assemblée Nationale, une exposition se tient ce soir à l’Institut Français du Tchad, qui montrera des photos et des projets faits par des enfants pour les enfants, parlant de nos problèmes quotidiens et du futur que nous voulons.
Les enfants du Tchad s’expriment, écoutez-nous ! N’attendons pas demain pour changer les choses. Changeons-les aujourd’hui, pour un futur meilleur ».