SANTE – A l’occasion de la Journée mondiale de la vue, une table ronde a été organisée pour faire un état de lieu. Notamment, ses causes et sa prévention. C’est à Bongor que la cérémonie a eu lieu.

« Les enjeux de la lutte contre la cécité évitable et traitable », c’est le thème qui a fait l’objet d’une table ronde. Une initiative qui a permis aux praticiens de faire un état des lieux de la maladie de la cécité en Afrique et au Tchad. Notamment les causes, le traitement et la prévention.

Selon les données de l’OMS, environ 2,2 milliards de personnes sont frappées par la cécité. Parmi ces victimes, plus de 39 millions sont aveuglés, dont les 90% se retrouvent dans les pays à revenu moyen ou faible y compris l’Afrique et notamment le Tchad. Les principales causes de la cécité au Tchad, selon le praticien docteur ophtalmologiste, Mounkaila Garba Kanana, reste, la cataracte, le vice de réfraction, le glaucome et la rétinopathie diabétique.

Au-delà de celle déjà citée, il ajoute aussi qu’en Afrique subsaharienne et plus particulièrement au Tchad, la pauvreté et le manque d’organisation demeurent aussi l’une des causes de ce déficit visuel. À cela s’ajoute-le manque des infrastructures, l’équipement médical adéquat. Pour l’ophtalmologiste, « quand l’État construit des structures sanitaires il ne prend pas en considération des besoins des experts en la matière ».

Au Tchad le taux de la prévalence est estimé à 2,3%. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? Si l’on voit le contexte sanitaire dans notre pays, ce taux reflète juste la partie visible de l’iceberg. La partie cachée est aussi considérable a informé le délégué sanitaire de la province de Bongor, Ibrahim Mahamat Abdelkader.

Où se situe la place du dépistage dans cette lutte contre la cécité ? Tout se commence par le diagnostic, indique l’ophtalmologiste, Mounkaila Garba Kanana. Pour lui la vraie médecine c’est la prévention. « Quand on entre dans le curatif, la médecine a déjà échoué. Le dépistage est très important, car elle permet de prendre rapidement la maladie». Pour cela il doit se faire depuis la maison avant de consulter un médecin. Pour aider la population à se faire dépister, l’ophtalmologiste a conseillé de mettre sur pieds des agents de relais communautaire afin de transmettre toutes informations sanitaires auprès des autorités locales.

La prise en charge de cette déficience visuelle reste encore dans le lot des questionnaires. Le praticien a indiqué la plupart de ceux qui souffre de la cataracte sont délaissés par leurs parents. C’est une maladie qui d’après lui nécessite une prévention rapide pour un traitement curatif. Il a par ailleurs déploré le manque d’accueil dans les structures sanitaires. « Le premier traitement dans la médecine, c’est l’accueil. Si déjà à la porte vous criez sur les patients, ils ne s’ouvriront pas à vous », a mentionné l’ophtalmologiste en exhortant les médecins à bien accueillir les patients. La “cécité peut-être évitable et traitable” dit le docteur Mounkaila Garba Kanana.