Roland MBAYAMEL NDEIKOUBOU, est un auditeur et comptable-financier. Il est senior manager  au cabinet d’expertise comptable “MANDEL’’. Convaincu, que l’avenir de l’Afrique, repose sur sa jeunesse, il est engagé sur le chemin de l’entrepreneuriat. Passionné du bénévolat, il est impliqué dans des activités sociales. Il est le représentant au Tchad de l’ONG « Modèle de l’Union Africaine ». De son retour de la 6ème Cohorte du Programme YALI-Dakar, le jeune leader Roland MBAYAMEL NDEIKOUBOU a accordé une interview à votre site Tchadinfos.com.

Tchadinfos : Vous avez participé à la sixième cohorte du programme YALI-Dakar. Pouvez-vous nous parler de votre expérience durant cette rencontre ?

Roland MBAYAMEL NDEIKOUBOU : YALI (Young Africain Leaders Initiative) est un programme de leadership, initié par le président Barack Obama. 1060  jeunes avaient postulé, 230 ont été retenus, parmi lesquels 12 jeunes Tchadiens. J’avoue ici toute ma fierté de me retrouver parmi, des jeunes leaders de 16 pays d’Afrique. Durant les deux dernières semaines, nous avions travaillé avec des coachs sur nos projets. YALI est pour moi une maison d’énergie, quand on y entre, on y ressort transformé et façonné, pour être prêt à s’engager, à porter sur ses épaules les tâches et responsabilités, de notre parcours. Le programme YALI-DAKAR m’a permis de mieux connaitre mon identité et mes valeurs, donc d’être fier de mon Africanité et l’affirmer dans tout ce que je fais.

Tchadinfos : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

RMN : C’est certainement l’ambition démesurée des frères et jeunes Africains, que j’ai côtoyés durant ces cinq semaines du programme du Centre Régional de Leadership YALI-DAKAR. Il y a encore des jeunes qui croient, que l’avenir du monde se trouve en Afrique. Lors d’une discussion avec une jeune togolaise, elle m’a dit : «  Penses-tu, que c’est par amour, que les grandes puissances, cherchent à installer les bases militaires en Afrique ? Regarde le nombre de chinois qui ne cesse de croître ici. D’ici 2100, l’Afrique sera la première puissance démographique, avec la population la plus jeune. Ce qui veut dire, qu’en plus d’avoir les matières premières, nous aurons la main d’œuvre, la plus jeune. Je n’irai pas en Occident, je resterai ici pour participer, au développement de l’Afrique. »

Tchadinfos : Quel est votre modèle de leader ?

RMN : Ils sont nombreux et cela dépend des demandes. Cependant celui, qui m’inspire le plus est Nelson Mandela. Mandela parce que, durant toute sa vie il a prôné l’équité, la justice et la paix. L’éthique que Mandela prônait, m’inspire beaucoup dans tout ce que je fais.

Comment voyez-vous l’entreprenariat des jeunes au Tchad ?

Je pense que la jeunesse tchadienne, prend de plus en plus conscience de la limite de nos gouvernements et qu’elle seule, est garante de son propre avenir et de celui du Tchad. C’est pourquoi, on remarque une croissance du nombre de jeunes entrepreneurs tchadiens. Je pense notamment à des jeunes comme KOUMATO Andréas, NETOUA Ernestine, et ABAKAR Nair. Voici des jeunes visionnaires, qui malgré les difficultés que rencontre le pays, trouvent des opportunités d’entreprendre.

C’est aussi l’occasion, pour moi de lancer un appel, à l’endroit de nos dirigeants. Il est vrai, que des initiatives ont été entreprises, afin d’encourager l’entreprenariat, des jeunes au Tchad. Cependant quand on commence à labourer, on ne peut s’arrêter, qu’au bout du Sion. Nous sommes l’avenir de ce pays, investir en nous, c’est investir pour le futur du Tchad. Aux jeunes, qui sont découragés et ne croient plus en l’avenir de ce pays, si vous ne pouvez pas courir, alors marchez, si vous ne pouvez pas marcher alors rampez, si vous ne pouvez pas rampez, alors faites quelques choses. Soyons des hommes d’action, parce que tant qu’on respire, on peut vivre.