Pour attirer leurs victimes, des femmes sont utilisées par les détenteurs du jeu d’hasard “bali bali” pour jouer le rôle de fausse parieuse.

« Je venais au marché, et arriver sur ce lieu le jeune homme devant le jeu m’a appelé en me demandant de lui montre la case contenant le signe rouge. J’étais réticente, et une jeune femme à côté a montré du doigt en donnant 2000f, elle a gagné le double de son argent.  Et le jeune homme refait le jeu et insiste que je fasse pareil, j’ai fait comme cette femme, par la suite il a tendu une somme de 10.000f et me dit de lui donner 5000 contre sa somme. J’ai suivi ses instructions en espérant trouver le jeu et obtenir le double de mon argent mais vers la fin ce n’était pas le cas. Pourtant cet argent m’a été donné par ma tante et destiné pour le marché. » Ce témoignage est celui d’une victime du jeu d’hasard “bali bali” dupée par une femme jouant le faux jeu.

Appelé communément « bali bali », ce jeu d’hasard prend de l’ampleur dans les différentes communes de N’Djamena. Dans les quartiers tels que: Habbena, Dembé, Diguel et autres quartiers de la ville le constat est le même.

Sur un tabouret ou parfois sur des cartons vides rangés les uns sur les autres, les promoteurs de ce jeu posent trois petites boîtes dont une porte un signe rouge à l’intérieur. Ce jeu crée des attroupements des personnes dans des coins de la capitale tchadienne surtout sur des axes menant à un marché. Personnes âgées, adultes et adolescents se donnent à coeur joie à ce jeu pourtant interdit par les autorités. Mais sur le terrain, la situation est contradictoire, ils sont installés quelquefois près des sous-postes de Commissariat de sécurité publique (CSP).

Des victimes en grande partie féminine

Le choix des détenteurs de ce jeu d’hasard de s’installer sur les axes qui mènent à un marché est stratégique. Escroquer ces femmes qui viennent faire le marché. Ironie du sort, les femmes sont en grande partie des victimes de cette manoeuvre.

D’après certains passants, beaucoup  d’entre elles seraient mêmes des complices des tenanciers de ce jeu. Ils s’organisent en groupe avec des femmes. Ces dernières, leur rôle premier serait d’attirer des clients en se passant pour des parieuses. «Elles sont toutes des complices de ces bandits. Ce sont quelquefois leurs femmes qui viennent tromper la vigilance des autres afin que leurs maris en bénéficient », déclare-t-elle dans un air frustrant.

« Les policiers sont des grands complices de ces bandits, certains d’entre eux sont même amis des policiers », explique un vendeur de fagot sur le lieu. Interrogé sur cette supputation, le chef du sous-poste de la gendarmerie du quartier Habena n’a pas souhaité s’exprimer.

Djimhodoum Serge, stagiaire