Mahamat Moustapha alias Bana Fanaye considéré comme chef Boko Haram au Tchad et principal fournisseur des armes lors des attentats de N’Djamena tient mordicus à son pacte avec la secte.
« Je ne quitterai pas Boko Haram », a laissé entendre Bana Fanaye lors de son audition par le juge d’instruction à l’ouverture de la Session criminelle spéciale qui se tient à N’Djamena du 26 août au 03eptembre 2015. Il dit ne pas pouvoir quitter Boko Haram car il ne peut violer son pacte religieux. « En tout cas, je serai tué par d’autres si je quitte », précise-t-il. Quant à son rôle dans les attentats des 15 et 29 juin ainsi que du 11 juillet 2015 perpétrés à N’Djamena ayant causé 67 morts, 162 blessés et plusieurs dégâts matériels, Bana Fanaye explique : « la décision de tuer est venue d’en haut. Mon travail consiste seulement à fournir des armes, des munitions et des pièces détachées ». Le « Soldat de la religion » comme il se l’est reconnu est donc le principal fournisseur de l’arsenal militaire de la secte Boko Haram lors des attaques terroristes de N’Djamena.
Poursuivis pour association de malfaiteurs, assassinats, détentions illégales d’armes et de munitions de guerre, faux et usage de faux, destructions volontaires à l’aide de substances explosives… Bana Fanaye et ses neuf co-auteurs ont tous reconnus les faits qui leur sont reprochés. Toutes ces infractions sont prévues et punies par le code pénal tchadien.
La loi ne disposant que pour l’avenir, Moustapha Ali et ses supposés complices ne sauraient tombés sous le coup de la loi portant répression du terrorisme du 05 août 2015 car cette loi n’existait pas au moment de la commission des faits.