Les lauréats des différentes écoles normales ont fait un sit-in ce matin au sein du ministère de l’Education nationale, pour exprimer leur ras-le-bol, quant à l’épineuse question de leur intégration à la Fonction publique depuis plus de dix ans.

Ils sont nombreux à sortir tôt ce matin du mardi 22 mars 2022, pour faire le pied de grue au sein du ministère de l’Education nationale, pour une fois de plus, rappeler le gouvernement à les intégrer à la Fonction publique. Les lauréats des différentes écoles normales ont brandit, sur des feuilles quelques messages de désespoir quant à leur situation. Sur les feuilles qu’ils ont tenu en main, on peut lire « nous ne voulons que travailler pour notre pays », « nous sommes aussi Tchadiens », « C’en est de trop », etc.

« Nous sommes sortis manifester pour demander notre intégration car nous sommes des enseignants formés donc des professionnels de l’éducation. Dans un pays de droit, nous ne devrons même pas sortir manifester car dès notre sortie de l’école normale, nous devrons juste être intégrés pour renforcer le système éducatif. Nous sommes ceux-là qui sont formés pour rehausser le niveau du système éducatif. Vous comprenez que le système éducatif est à terre parce que ce ne sont pas les professionnels du domaine qui tiennent l’éducation et qui enseignent nos enfants, nos cadets », s’insurge Abou Djabbar Ahmat, lauréat de l’école normale de Sarh depuis 2012.

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Pour lui, beaucoup de ceux qui sont intégrés à la Fonction publique au titre du ministère de l’Education n’ont aucune base de formation pour enseigner les autres. « Nous avons appris la pédagogie donc nous sommes habilités à transmettre le savoir grâce à cela », poursuit-il.

Pour Asrabaye Félicité, l’une des leaders du collectif des lauréats, si aujourd’hui ils sont au sein du ministère de tutelle pou la nième fois, c’est exprimer leur ras-le-bol parce qu’ils sont fatigués par des promesses non tenues. « Quel agenda cache le ministère de tutelle en nous retardant depuis toutes ces années ? Nous sommes au chômage, pour certains, depuis plus de dix ans, et d’autres cinq ans et ou plus alors que nous sommes aptes à enseigner, d’autres personnes qui sont toujours intégrées et jamais nous les concernés par l’éducation. Aujourd’hui, nous n’allons pas quitter le ministère tant qu’on n’a pas des informations satisfaisantes. Même s’il faut mourir de faim ici, nous n’allons pas quitter », exprime-t-elle son mécontentement.

Aux dernières nouvelles, quelques leaders ont été convoqués par les responsables en charge du ministère de l’Education et celui de la Fonction publique afin de trouver un point d’entente.

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Sabre Na-ideyam