La ville de Mao, chef-lieu de la région du Kanem est sous le choc, après l’incendie, qui a ravagé plus de 200 boutiques au marché central, hier mardi 7 mars 2017. Il a fallu toute une journée pour arriver au bout de l’incendie, tard dans la soirée. L’incendie dont l’origine était encore non élucidée, serait parti d’après des sources d’un groupe électrogène appartenant, à un commerçant détenteur à la fois d’une pharmacie et d’une boutique de vente anarchique de carburant. D’après les informations, c’est quand le commerçant voulait mettre de l’essence à son groupe électrogène en marge que l’incendie s’est déclenché autour de 10 heures du matin.

Le vent aidant, le feu s’est propagé et atteint tout le marché. La commune de la ville ne disposant pas des moyens, les forces de l’ordre, aidée par la population se sont débrouillées avec les moyens de bord, pour circonscrire le feu tard dans la nuit. « C’est avec le sable et de l’eau que les gens ont éteint le feu », rapporte un témoin.

Ce mercredi 8 mars 2017, jour du marché hebdomadaire de la ville, le constat est désolant. Des marchandises carbonisées. Des boutiques réduites en cendres. Des efforts de plusieurs années de durs labeurs anéantis. Les commerçants victimes de cet incendie ne savent pas vers quelle direction se diriger. « C’est Dieu qui a voulu ainsi. On n’y peut rien. Ce n’est pas facile à encaisser » se résigne un commerçant, dont deux de ses boutiques, contenant des marchandises de plusieurs millions sont parties enfumer. Comme lui, beaucoup des commerçants, rencontrés sur lieu de drame, sont impuissants et d’autres larmoyants. « C’est un effort des années de travail réduit en une journée » coupe court un autre opérateur économique, victime du drame.

Pour l’heure aucun bilan officiel n’est disponible, mais l’on estime d’après le maire de la ville de Mao, Alhadj Mouta Mbodou Choukou, plus de 200 boutiques incendiées. Les pertes en marchandises sont estimées à plusieurs millions de FCFA. Une commission pour évaluer les dégâts est attendue incessamment. L’incendie n’a pas causé de morts d’hommes, mais l’on déplore quelques personnes blessées, dont la plupart sont des commerçants qui ont voulu sauver leurs marchandises dans le feu, et quelques autres ont évanoui face à l’ampleur des dégâts. L’auteur de l’incendie serait également arrêté pour répondre de ses actes devant les juridictions compétentes. Le maire de la ville de Mao assure, le projet de création d’une unité de sapeur-pompier est en cours, et c’est déjà pris en compte dans le budget de la Commune pour l’exercice 2017, voté en janvier dernier. « Nous allons accélérer le processus pour concrétiser ce projet afin de faire face à des éventuels évènements comme celui-ci pour éviter des dégâts » promet Alhadj Mouta Mbodou Choukou. L’on apprend aussi que les autorités régionales multiplient les réunions pour prendre des mesures draconiennes pour éviter de tel drame dans l’avenir. Ces mesures concerneraient l’interdiction de vente anarchique de carburant autour du marché central.