La Fondation Tchad Helping Hands a célébré ce mardi la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Cette commémoration s’est déroulée à la Maison de la Femme en présence des élèves et de la secrétaire d’Etat au ministère de l’Education et de la Promotion civique.

Depuis 2014, plus de 400 organisations internationales et locales se mobilisent chaque 28 mai pour commémorer la journée internationale de l’hygiène menstruelle. Pour sa troisième fois au Tchad, la Fondation Tchad Helping Hands a organisé les activités marquant la journée, à la Maison de la femme, en présence les élèves des différents établissements scolaires et quelques filles réfugiées.

« Savez-vous ce que ça fait de ne pas avoir de l’eau courante à disposition quand on a ses règles? », telle est la question qu’Amina Priscille Longoh, présidente de la Fondation Tchad Helping Hands a posé à l’assistance, pour rappeler l’importance de l’hygiène menstruelle.

Malheureusement au Tchad, le sujet demeure toujours tabou et rares sont les filles qui connaissent la gestion de l’hygiène menstruelle. D’après un sondage fait par l’Unicef-Tchad, à travers sa plateforme participative « U-Report », sur plus de 20 000 filles, seulement 56% pratiquent normalement l’hygiène menstruelle et 60% sont gênées pendant leurs périodes de règles.

Dans le milieu scolaire, c’est encore compliqué. Nombreux sont des établissements d’enseignement qui ne disposent pas de latrines salubres et de point d’eau potable. Une autre étude du ministère de l’Education nationale et de la Promotion civique, menée dans 50 écoles, renseigne que, « 81% des filles affirment que les latrines ne sont pas adaptées à la gestion de l’hygiène menstruelle à école », explique la présidente de Tchad Helping Hands.

« La question de menstruations est un véritable handicap à l’évolution de la scolarité des jeunes filles », reconnait Acheta Saleh Damane, secrétaire d’Etat au ministère de l’Education nationale et de la Promotion civique.

Consciente de l’impact de l’absence des infrastructures hydro-sanitaires en milieu scolaire, Amina Priscille Longoh demande aux décideurs « d’améliorer ces infrastructures, afin d’augmenter la fréquentation des filles, de leur participation et de leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.»

Pour joindre l’utile à l’agréable, la cérémonie commémorant cette journée a été agrémentée par la prestation artistique de la chanteuse et cinéaste Yasmine Abdallah, sans oublier les témoignages de quelques filles par rapport à ce sujet qui reste toujours tabou dans la société tchadienne.