Dans la vie, on n’a pas tous la même chance de travailler dans la fonction publique ou dans une grosse boîte d’entreprise quelconque. La société est jalonnée de divers métiers et d’activités annexes. A travers ces activités qui permettent aux uns et aux autres de vivre, le jeune Malloum a choisi d’être «apprenti chauffeur». Ces apprentis chauffeurs qui, de toute leur énergie, aident les conducteurs des minibus à faire leur travail. Au départ du bus, à l’arrêt ou à la destination, le conducteur des minibus ne peut s’en passer de son «apprenti».

Et, le jeune Malloum fait son travail avec dévouement. En temps de froid comme de canicule, Malloum s’accroche bien à la portière du minibus pour glaner des éventuels clients. Même s’il est interdit de se percher sur la portière du minibus, l’habitude est pratiquement une seconde nature. Malloum, la tête dehors, l’autre main ballade en l’air en signe d’appeler aux clients. A chaque fois qu’on lui fait un signe d’arrêt, il toque sur le minibus et le conducteur se gare. Il le fait aussi pour signifier au conducteur de continuer ou de s’arrêter pour prendre ou descendre un client.

Nous avons accompagné ce mercredi 15 février 2017, Malloum dans son travail. Dès 6 heures, a pris service. Après avoir transporté quelques clients, Malloum et son patron, garent leur minibus non loin de l’échangeur de Chagoua sur l’avenue Mobutu. Pour faire le plein du minibus, le jeune Malloum se lance à la chasse des potentiels clients. «Madame arkebe… fadale place tinene arkobo arkobo», appelle-t-il les clients en arabe local signifiant, approximativement, «Avancer, venez monter, il reste deux places, montez madame».

Au cours de son, de Chagoua pour le grand marché, Malloum nous confie qu’il est apprenti du minibus depuis deux ans. Pour lui, c’est son amour pour les autos qui l’a conduit à être apprenti pour l’instant. Malloum espère se faire un peu d’économie pour payer une formation en mécanique. «Je rêve d’être un grand mécanicien avec mon propre garage», espère-t-il, lui qui travaille de 6h à 14h et le soir il sera à sa formation de mécanique.
Dans ce métier ou disons cette activité, beaucoup des citoyens dénoncent parfois l’indiscipline et l’arrogance de certains apprentis. Malloum se dit conscient du comportement peu orthodoxe de ses camarades. Pour l’instant, Malloum reste optimiste qu’il finira sa formation et deviendra un grand mécanicien, même s’il est aussi conscient que le chemin reste long et sème d’embuche.