Une nouvelle flambée de violence au Nord-Est du Nigéria a forcé des milliers de Nigérians, pour la plupart des femmes et des enfants, à fuir pour chercher refuge au Tchad, dans la région du lac Tchad. L’annonce a été faite ce matin du 22 janvier 2019, au Palais des Nations à Genève. 

Depuis le 26 décembre dernier, lorsque des affrontements ont éclaté entre les forces gouvernementales du Nigéria et des groupes armés dans la ville de Baga près de la frontière avec le Tchad, environ 6 000 réfugiés auraient déjà fui l’État nigérian de Borno en proie à des troubles.  

De nombreux réfugiés ont traversé le lac en bateau à la pagaie pour rejoindre le village tchadien de Ngouboua situé sur les rives du lac Tchad, à 20 kilomètres de la frontière avec le Nigéria. La traversée dure trois heures. Selon les témoignages recueillis par les équipes de HCR, les réfugiés fuient pour sauver leur vie après des menaces de représailles et d’intimidation suite à aux attaques.

Aicha Moussa, réfugiée nigériane, 25 ans et ses deux enfants à l’entrée de leur nouveau abri au camp de Dar Es Salam le 06 janvier 2019 ©UNHCR/ Aristophane NGARGOUNE

Le HCR, l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés et les autorités tchadiennes procèdent actuellement à l’enregistrement et à la vérification des nouveaux arrivants pour évaluer leurs besoins d’assistance. Les nouveaux arrivants sont en majorité des femmes et des enfants, dont 55 % sont mineurs selon les statistiques initiales d’enregistrement de l’agence onusienne en charge des réfugiés.

Le HCR procède également au transfert des réfugiés hors des zones frontalières, en raison des problèmes de sécurité et à la demande du gouvernement. L’agence a transféré jusqu’à présent environ 4 200 réfugiés vers le camp de Dar-es-Salam, situé à une distance de 45 kilomètres.

Actuellement, les nouveaux arrivants sont hébergés dans des abris collectifs. Le HCR distribue des articles de secours – notamment des couvertures, des nattes de couchage et des moustiquaires – et les réfugiés reçoivent des repas chauds.

Le HCR réitère son appel aux pays de la région afin qu’ils maintiennent leurs frontières ouvertes aux réfugiés fuyant l’insécurité au Nigéria.