PORTRAIT – Sur ses jambes de 24 ans, Hassan Wal-Kaka s’envole pour la Libye afin d’être boutiquier. Jeune talentueux et humble, le Tchadien se débrouille pas mal dans la boutique d’un Libyen à Benghazi, deuxième ville du pays de Kadhafi. Pourquoi quitter son pays pour être boutiquier ailleurs à Seulement à 24 ans ? Tchadinfos vous amène à la rencontre de ce jeune homme très populaire sur les réseaux sociaux.

Comme l’on a tendance à le dire, la chance ne sourit pas à toute le monde. Hassan Wal-Kaka de son nom d’état civil Hassan Abdelkerim Mahamat Hisseine est bien placé pour en témoigner. Né et grandi à N’Djamena, il n’apparaît pas inaperçu sur les réseaux sociaux, aujourd’hui. De 1000 à 5000, il compte à ce jour plus de 7700 followers sur son compte Facebook. Ces followers sont intéressés par son talent, sur ce qu’il fait d’habitude comme post, les faits de sociétés.

La vingtaine, Hassan Wal-Kaka n’est pas du genre timide. Il a toujours été un enfant bavard et curieux. Hassan a ce don de faire de l’humour depuis son bas-âge. C’est ainsi que depuis 2017, il a commencé à faire des vidéos de 2 à 3 minutes portant sur des thématiques diverses. Et c’est pour cela qu’il est considéré par la majorité, comme humoriste. Sur ses petites expériences, Hassan Wal-Kaka souhaite intégrer professionnellement le monde de l’humour. « La vraie carrière commencera bientôt. InchaAllah en 2023, je ferai mes pas dans le monde artistique », confie-t-il. « Actuellement c’est juste des essais sur brouillon que je fais sur mon compte Facebook », ajoute t-il.

Tout n’est pas du hasard chez lui. Il dénonce beaucoup plus ce qui ne va pas dans son pays d’une manière comique. Faisant rire ses followers, il passe tout un message à travers ses capsules. « Je ne suis qu’un simple citoyen qui dénonce la colère du peuple. Je n’ai pas peur de dire ce que je pense du gouvernement tchadien. Mais je dis de manière à ce que ça fasse rire ». Hassan Wal-Kaka se dit futur président du Tchad. Dans ses sketches, il imite également le président de la République.

« C’est vrai, j’imite le président de la République. Et je sais combien c’est risqué dans notre pays. Mais je suis vraiment en colère, il faut que j’extériorise ce qui est au fond de moi, même si ce n’est de façon directe. Et ce n’est pas parce que je suis fort que je dénonce, non. C’est parce que je suis courageux ».

Hassan Wal-Kaka

Bourré de talent, Wal-kaka est aussi un amoureux de la musique. Son genre musical, le rap. Il peut écouter en boucle les raps de Wiz Khalifa, Lil Wayne et Eminem. « Ceux-là, sont mes préférés ». Hormis l’humour, le jeune sait également faire du rap. Une autre branche de ses projets à long comme à court terme. « Je ferai du rap si tout va bien ».

Mais pourquoi le pseudo Hassan Wal-Kaka… Que savons-nous d’autres ?

Hassan Wal-Kaka est un jeune qui n’a pas eu la chance de grandir avec ses deux parents biologiques. Dès sa naissance, il a été élevé par sa grand-mère jusqu’à ses treize ans. Cette dame a été pour lui, une mère et un père. « J’ai tété les mêmes seins que mon père ! » ironise t-il.

Le nom Wal-Kaka ne lui parvient pas de nul part. En 2009, la grand-mère a rendu l’âme. C’est pour cette raison qu’il s’est surnommé Hassan Wal-Kaka pour lui rendre hommage. Wal-Kaka, en arabe tchadien qui signifie “L’enfant de la grand-mère“.

Hassan n’a pas eu une adolescence aisée. A ses 15 ans, il a commencé à jongler entre l’école et le commerce. Il fait la navette entre Kousseri et N’Djamena pour la vente des œufs. C’est sur ses revenus qu’il s’achète les kits scolaires. Mais juste peu après, il a fini par choisir le commerce et abandonner l’école pour des raisons financières. Il a malheureusement quitté les bancs de l’école avec le certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE).

Hassan lui, ne voit que le bon côté des choses. Pourtant, à son jeune âge, il a toujours voulu faire la médecine. Mais aujourd’hui, il préfère passer à d’autres choses que de revenir sur les bancs de l’école. « J’ai quitté l’école depuis. En plus, avec le taux de chômage au Tchad, l’école ne me sert à rien. Le destin n’a certainement pas voulu que je continue les études », dit-il amèrement.

Fils unique de ses parents, il se débrouille aujourd’hui hors du Tchad et compte regagner son pays d’ici peu. A ses yeux, rien ne compte plus que la famille et la paix du cœur. Bien qu’il ne vit pas avec ses parents biologiques, il considère ses compatriotes comme sa famille. « C’est eux, ma force ».