REPORTAGE – La plateforme syndicale a tenu une assemblée générale ce lundi 6 janvier à la bourse de travail. Voici l’ambiance et ce qui a été dit à cette rencontre des fonctionnaires.

Il ne fait pas si froid ce matin du lundi 6 janvier. Aux alentours du marché à mil, situé dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena, des Tchadiens vaquent à leurs occupations. À quelques mètres de là, des hommes et femmes affluent vers la bourse de travail.  Une l’assemblée générale de la plate-forme syndicale est prévue. Au lieu de rendez-vous, le nombre des arrivants continue de gonfler. La réunion commence avec un léger retard, la Tchadienne est entonnée en guise de top départ.

« La grève » appelle un travailleur d’un ton remonté. Sa proposition est immédiatement soutenue par des applaudissements. Un autre travailleur laisse entendre, « désormais, il faut que le gouvernement vienne négocier avec nous à la bourse de travail ». Pour lui, il n’est plus question de poursuivre les négociations à la présidence.  À peine débutée, 9h 20 minutes, l’atmosphère est déjà tendue dans la cour la bourse de travail.

Dans cette masse ou chacun veut faire entendre sa voix, une femme parvient a élevé le ton, « nous ne devons pas seulement observer la grève comme avant, il nous faut aussi des actions pour prouver au gouvernement notre détermination ». « Exactement, c’est ça le même, elle a raison », insistent l’assistance de l’assemblée générale de plateforme syndicale. Sur chaque prise de parole à cette occasion, la colère prend souvent le dessus sur l’intervenant.  

Barka Michel, le porte-parole de la plateforme syndicale revendicative, reprend la parole, instantanément le calme revient dans la cour de la bourse de travail bondé. « Nous devons aller en grève le mardi 7 janvier » sans finir sa phrase, la foule réfute « non, la grève commence maintenant ». Après un large sourire forcé, il dit « oui, camarades, nous sommes en grève, mais elle sera officielle le mardi ». La foule éclate de rire. L’homme poursuit sa déclaration. « La grève sera perlée. Elle va être évaluée chaque trois jours. Nous allons accompagner notre mouvement par des manifestations », des mots qui semblent être forts et convaincants pour les fonctionnaires. Dans la foulée, l’assistance qui a pris d’assaut la bourse de travail ce matin quitte le lieu. La sortie s’est faite dans une ambiance chaud bouillante.

« Sans le rétablissement de nos revendications, nous allons rester à la maison ». « On aurait débuté la grève de façon sèche et illimitée », ainsi se mêlent les voix à la sortie. Les femmes enchainent avec des chants et cris à la sortie. Un mouvement de foule qui bloque la circulation pendant un instant. La grève est ainsi amorcée !