Les enseignants réunis au sein de la section/SET de la province de la ville de N’Djamèna poursuivent leur débrayage. Ils exigent du gouvernement le paiement de leurs frais de transport et la prise en compte des effets financiers de leurs avancements et reclassements avant toute reprise. Un bras de fer qui ne dit pas son nom.

Le syndicat des enseignants du Tchad (SET), section provinciale de la ville de N’Djamèna persiste et signe. Il maintient sa grève qui paralyse les écoles dans la capitale depuis une semaine jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications. Ce, malgré la lueur d’espoir affichée par les parents d’élèves et élèves après la déclaration faite à l’issue de la rencontre entre les leaders de  la plate-forme syndicale revendicative et le Ministre d’Etat, Ministre secrétaire général de la Présidence de la République qui assénait que le dialogue n’a jamais été rompu et que cette grève n’a pas sa raison d’être. Après ces propos rassurants, il a brandi une correspondance mentionnant les instructions fermes données par la plus haute autorité au grand argentier de la République, c’est-à-dire le Ministre des finances et du Budget de  résoudre l’épineuse question des frais de transport et le dégel des effets financiers des avancements et de reclassements des enseignants.

Il faut rappeler que depuis 2016, le gouvernement a pris des mesures qualifiées d’inique et d’antisociale par les partenaires sociaux en gelant les effets financiers des avancements et des reclassements. Lors de ces différents rounds de négociations, le gouvernement a toujours montré sa bonne volonté, estime-t-on dans les couloirs du palais présidentiel. Et l’on s’étonne de l’attitude incompréhensible sinon peu coopérative des dirigeants syndicaux qui ne veulent rien savoir, ont déploré les responsables des  différentes Associations des parents d’élèves pour la ville de N’Djamena. Ceux-ci se plaignent et exhortent le gouvernement et les syndicats à trouver un terrain d’entente en vue de permettre aux élèves de renouer avec les salles de classe car, soupirent-ils, les apprenants ont assez perdu pendant la fermeture des établissements à cause de la pandémie à coronavirus.

Il faut rafraîchir la mémoire, ces frais de transport que les enseignants revendiquent aujourd’hui à cor et à cri figurent en bonne place dans les clauses du statut particulier des enseignants du Tchad adopté en 1992 et promulgué par le gouvernement la même année. Les enseignants de la section provinciale de la ville de N’Djamèna devraient en principe se trouver en Assemblée Générale évaluative  ce 31 octobre 2020 mais, déjà à  la veille de cette rencontre, le secrétaire général provincial de la section/SET de la ville de N’Djamèna M. Laoukoura Mbayana a laissé entendre que les enseignants ne céderont  pas tant qu’une promesse sincère ne leur est pas faite. Ils vont continuer à maintenir la pression. Pour lui et ses collègues, tant que ces frais ne seront pas payés, ils ne sont pas prêts à reprendre la craie.

Entre-temps, ce sont des milliers d’écoliers du public qui sont pénalisés. Ils viennent à peine de reprendre les cours juste le temps de parachever en beauté l’année scolaire 2019-2020 avant de reprendre la nouvelle année scolaire 2020-2021 le 02 novembre prochain. Voilà que l’école vient d’être plombée encore  par la grève des enseignants,  déplorent bon nombre de techniciens du Ministère de l’Education Nationale et de la Promotion civique. Espérons que pour l’avenir de ce pays, les deux parties accorderont leurs violons car, l’éducation est le véritable socle du développement.