L’affaire de l’Arche de Zoé revient devant les juges. Le procès en appel d’Eric Breteau et Emilie Lelouch – le fondateur de l’association et sa compagne – débute ce mercredi 20 novembre. Une affaire rocambolesque, entamée en 2007, au cours de laquelle, avec plusieurs membres de l’association, ils avaient tenté d’exfiltrer, depuis Abéché, dans l’est du Tchad, 103 enfants présentés comme des enfants du Darfour. En février, ils avaient été condamnés, en première instance, à trois ans de prison – dont deux fermes – et 50 000 euros d’amende. Placés en détention, ils avaient obtenu leur libération sous contrôle judiciaire en avril. Et cette fois, le couple a bien l’intention de prouver son innocence.

Pour Eric Breteau et Emilie Lelouch, ce procès en appel sera peut-être l’occasion de raconter et d’expliquer pourquoi le 25 octobre 2007 ils ont tenté d’embarquer 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour, au Soudan, ou encore des victimes de la guerre, affublés de faux pansements pour monter dans un avion, destination la France où des familles étaient prêtes à les adopter.

Or, plusieurs organisations avaient ensuite affirmé que les orphelins darfouris étaient, pour la plupart, Tchadiens avec un parent en vie. Ndjamena avait alors crié à l’enlèvement d’enfants et les familles françaises, à l’escroquerie.

Devant le tribunal correctionnel, en février, les deux Français avaient refusé de parler car ils craignaient de ne pas être écoutés par la justice. Ils avaient seulement assisté au délibéré et à leur condamnation. Mais cette fois, Céline Lorenzon, leur avocate, jointe par RFI, affirme qu’ils s’exprimeront.

« Mes clients sont assez combatifs dans le sens où ils veulent faire entendre à la Cour quelles étaient leurs intentions sur cette mission. Donc, on attend de ce procès d’être écoutés ».

Le site Internet de l’association appelle d’ailleurs tous ceux qui s’interrogent à assister aux débats et dénonce une mascarade politicojudiciaire qui a conduit des innocents en prison. « Emilie Lelouch et Eric Breteau n’ont jamais eu l’intention de faire du mal », explique leur avocate.

Source: RFI