L’Union européenne et les agences des Nations-Unies membres de l’initiative REACH ( UNICEF, PAM, FAO et OMS), pour la lutte contre la faim chez les enfants, ont lancé, ce 22 février, à N’Djamena, le projet de ‘’Formation pour la nutrition’’ (FORMANUT).

Le projet ‘’ Formation pour la nutrition’’ (FORMANUT) est  une initiative basée sur le renforcement des capacités des acteurs et des communautés afin de contribuer à la réduction de la sous-nutrition de manière globale et durable. Il vise notamment à améliorer l’offre des services en renforçant la formation professionnelle et celle de base en nutrition ; stimuler la demande des bénéficiaires en mobilisant l’ensemble de la société tchadienne sur la lutte contre la malnutrition en créant un environnement favorable pour le changement des comportements.   

Au Tchad, la malnutrition est une urgence de santé publique. Selon l’enquête nutritionnelle SMART 2020, dans neuf des 23 provinces du pays, la prévalence de la malnutrition aigüe modérée dépasse le seuil critique de 15% fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Quant à la malnutrition sévère aigüe, elle a atteint un niveau d’urgence de 2% dans 13 provinces. Le retard de croissance est aussi inquiétant et se situe à 32%.

Cette situation affecte négativement le développement et l’économie du pays : le coût de la faim au Tchad est estimé à 9,5% du produit intérieur brut. ‘’Le défi nutritionnel est immense et les conséquences en termes de développement économique mais surtout humain risquent d’être dramatiques. Avec ce programme, l’Union européenne veut confirmer et renforcer son appui au gouvernement tchadien et investir de façon innovante sur le renforcement de capacités techniques et des connaissances en matière de nutrition et d’alimentation’’, indique l’ambassadeur de l’Union européenne au Tchad, Koenraad Cornelis.  

Pour le représentant par intérim du Programme alimentaire mondial (PAM) leader du groupe REACH, Eric Perdison, FORMANUT constitue une contribution substantielle dans la préparation de ressources humaines qualifiées pour conduire les initiatives de nutrition et de sécurité alimentaire tout en effectuant les efforts visant à porter à l’échelle de l’éducation nutritionnelle et la stratégie de communication pour le changement de comportement. ‘’ Au-delà des activités de prévention et de traitement, la lutte contre la malnutrition et la sécurité alimentaire doit mettre en priorité la prise en charge des causes profondes’’, a-t-il suggéré.    

Les intervenants ont relevé qu’en plus des causes multifactorielles de la malnutrition, il existe des goulots d’étranglement au niveau institutionnel et communautaire, entre autres, l’insuffisance de connaissance en matière de nutrition et d’alimentation.