« On ne décide pas de devenir chef de l’État, on décide d’en finir avec telle ou telle forme de brimade, d’exploitation, de domination. C’est tout « vivre Africain, pour vivre libres et dignes »dixit Thomas Isidore Sankara, président fondateur du Burkina faso.

Dans deux semaines, c’est à dire le 15 mars, Bozizé fêtera l’anniversaire de sa dixième année d’accession au pouvoir par les moyens que l’on sait.

Depuis dix ans en dépit de la légitimation de son pouvoir par des élections jugées non transparentes, Bozizé s’est toujours obstiné à organiser des festivités pour commémorer cette prise de pouvoir par la force. Mais cette fois la donne a changé.

Le pouvoir de Bozizé vacille et a montré ses limites devant la planète depuis l’attaque de la coalition Seleka qui contrôle toujours plus de la moitié du territoire centrafricain. Le président centrafricain s’active actuellement à préparer une contre-offensive en lieu et place des accords de Libreville qui ont amputé une grande partie de ses prérogatives.

Après dix ans de pouvoir sans partage, la RCA a reculé de plus de 30ans au point de ne plus avoir des institutions solides. Les frontières du pays sont devenues des passoires, transformées en lieux de trafics d’ivoire et des ressources naturelles entre les bandits étrangers de grands chemins et des complices locaux.

Bozizé en voulant coute que coute devenir président a pactisé avec le diable et les conséquences parlent pour elles-mêmes. La déliquescence du pays est donc née de l’acharnement d’un homme de surcroit nul avec des limites intellectuelles avérées, de sa volonté à devenir président et de mourir au pouvoir.

Comment comprendre qu’après avoir réussi son coup d’État, Bozizé ait maintenu une centaine de soldats d’élites Tchadiennes au sein de sa protection rapprochée? Il y a sans doute une clause sécrète qui fait de la RCA un protectorat Tchadien qui a été signé entre Déby et Bozizé.

Le Tchad en mettant à la disposition de la RCA ses soldats pour protéger le président Bozizé implique de facto une soumission à son endroit. La Centrafrique est restée une décennie sous la tutelle du Tchad, elle a même perdu sa souveraineté, et c’est pour retrouver sa fierté que Kangara s’est tourné vers les Sud-Africains, un autre mauvais choix.

Très énervé, le protecteur Déby a retiré ses soldats et quelques mois plus tard, il y a eu le déclenchement des hostilités par la Seleka. En invitant les forces étrangères sur son territoire, le président a dévoilé le positionnement géographique de son pays aux étrangers, acculé, il se plaint contre des agressions étrangères et voit le mal partout.

Il ne se passe plus un jour où certains intellectuels centrafricains mettent en cause les Tchadiens qui ont toujours été des peuples frères.

Ces deniers dont une majorité sont nés, vivent et contribuent au développement de la RCA depuis des lustres, sont étrangers des manœuvres de déstructuration des Abakar Sabone ou Noureddine Adam, qui sont des officiers auto-proclamés comme Bozizé lui-même qui les a créés de toutes pièces. C’est d’ailleurs le même Bozizé qui a imposé Abakar Sabone dans le gouvernement de Me Tiangaye

L’histoire de la libération de la RCA ne peut se réduire à des négociations et à des calendriers politiques souvent décidés par les chefs d’État de la CEMAC, à l’image de Sassou Nguesso pour le conflit en cours.

Seule, l’émergence des mouvements nationalistes pourraient contraindre les politicards à se tourner vers les aspirations du peuple Centrafricain. Bozizé dispose encore les moyens s’il veut que la population centrafricaine qui est jeune, garde ses territoires: respecter les accords de Libreville.
Les acteurs de la politique et la société civile doivent convaincre les masses populaires et les syndicats à occuper la rue pour basculer la balance en faveur du peuple.

Pour mettre fin aux complots fomentés dans le dos du peuple à l’image du traité conçu dans une opacité entre Déby et Bozizé, les Centrafricains doivent privilégier les libertés fondamentales qui sont des principes chers à la démocratie.

Si Bozizé avait organisé un dialogue franc avec l’opposition, le peuple Centrafricain serait unie aujourd’hui pour condamner les tentatives de la Séléka de la prise de pouvoir par les armes.
Bozizé est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup de force mené en partie par l’armée Tchadienne, une majorité des centrafricains l’avaient adoubé, aujourd’hui son pays est en débandade.

Les Oubanguiens doivent bannir le messianisme pour soit disant mettre fin à leur misère. Bozizé était décrit comme un messie, un libérateur, mais on assiste aujourd’hui à un drame, seule la mise en place des institutions solides leur permettra de vivre dans la prospérité. L’histoire retiendra que c’est Bozizé qui est le premier centrafricain à impliquer les seigneurs de guerre Tchadiens dans sa lutte pour conquérir le pouvoir.

 

Source : Centrafrique presse