Au-delà d’être un moment de solennité, de convivialité, de communion, etc. Le Ramadan fait des déçus. Certains ménages qui n’avaient pas pris des dispositions sont surpris car les boutiques et commerces sont hermétiquement clos.

Il est 7H à Chagoua. Un père de famille envoie sa fillette à la boutique pour des courses mais leur boutiquier de tous les temps brille par son absence. Il est parti fêter après de sa famille. Là, sur place, il y a foule et nombre se plaignent. Beaucoup regrettent ne s’être pas ravitaillé en sucre, thé, pains, etc. à la veille. Un peu plus loin à Dembé, un fonctionnaire appelle sa femme pour les courses du marché, mais celle-ci lui rétorque aussitôt que le marché est quasi vide car c’est la fête de fin du Ramadan. Le monsieur hoche la tête et fulmine : “on sera obligé de manger de l’oseille et poisson séché alors (…)“.

Aux encablures du viaduc du pont étroit, les vendeuses de poissons ont tout bonnement augmenté leurs prix. L’occasion fait le larron. Les tas habituellement vendus à 1500, 2000 ou 3000 francs CFA ont vu les prix doubler. Même cri au marché central. L’ambiance dans la tranchée de vendeurs de viande ou de poisson est morose. Il n’y a que quelques tables. Et les prix de ces denrées alimentaires ont considérablement augmenté. Car les commerçants fêtent en familles.

Martha R., gérante d’une gargote accostée à son retour du marché, regrette amèrement ne pas avoir acheté les gésiers, rognons, etc. avant le jour de fête. A Moursal, dans certains carrés où la coupure d’eau fait rage depuis quelques jours, les plaintes sont nombreuses. Les “boulala” (colporteurs d’eau dans des bidons de 25 litres) ont disparu. Eux aussi commémorent la fin du jeûne du ramadan. Mais au grand dam de leurs clients qui se grattent de ne pas pouvoir se laver, faire la lessive et la vaisselle. “On va se débrouiller en attendant sûrement lundi, car la fête est tombée en début de week-end“, se résigne un client.