Le monde célèbre ce 31 décembre le réveillon du Nouvel an. C’est dans un contexte très particulier : celui de la Covid-19. A N’Djamena, l’ardeur, l’engouement et la prestance des jeunes laissent place au désarroi, à la nonchalance et parfois même, à la peine.

Le matin du 31 décembre, Rodrigue et ses co-locataires se retrouvent autour d’une tasse de café devant leur maison. Et c’est à la veille du Nouvel an. Une surprise pour les autres voisins qui connaissent ses jeunes tumultueux.

« C’est difficile de trouver mes voisins à la maison, à la veille des fêtes de fin d’année. C’est une surprise pour moi de les voir cette année à la maison. Encore plus, devant un thermos de café» , s’exprime Lucienne, une des connaissances de Rodrigue.

A l’image de Lucienne, plusieurs autres connaissances de Rodrigue ont fait le même constat. Ils étaient tous surpris.

«Voir le grando Rodrigue et Arsène, les deux encore sains d’esprit à cette heure, c’est incroyable. Mais, comme les hommes changent, nous ne pouvons que dire Dieu merci », ironise un jeune homme dont l’âge frôle les 25 ans.

Pas un miracle, juste les contraintes dues au coronavirus

La Covid-19 et ses restrictions sont les causes de cette absence d’ambiance. « Avec la Covid-19, qu’est-ce que nous allons fêter, surtout avec ce couvre-feu ? », déplore Rodrigue qui voit ses mouvements limités par le couvre-feu prorogé de deux semaines, ce mercredi, 30 décembre.

« Nous ne pouvons pas comprendre qu’à la veille de la fête, l’on puisse revoir en baisse l’heure du couvre-feu. C’est vraiment inadmissible », s’offusque le jeune homme.

Comme ces jeunes, plusieurs N’Djamenois ont vu leur fête « tombée à l’eau ». « Il n’y a plus de fête. Il est clair. Avec ces mesures de lutte contre la Covid-19, notre festin est tombé à l’eau », déclare Alladoum.

Faut-il le rappeler, avec la recrudescence des cas confirmés du coronavirus, le gouvernement a durci le ton. Ceci est passé par la revue en baisse de l’heure du couvre-feu et l’application stricte des mesures barrières.