Voir une femme traîner un homme devant un juge pour la pension alimentaire est un fait quotidien et même banal dans notre société. Car ils sont malheureusement nombreux, ces hommes qui abandonnent femme et enfants au foyer pour mener une vie moins contraignante. Mais il arrive que l’inverse se produise aussi.

C’est un fait rare, un homme qui poursuit son ex-femme pour la pension alimentaire. C’est bien ce qui s’est déroulé la semaine dernière devant l’une des justices de paix de la capitale. L’affaire oppose Martin (prénom d’emprunt) à son ex-femme. Martin dit avoir traîné cette dernière devant le juge pour qu’il la condamne à lui verser la pension alimentaire de leurs trois enfants, dont il dit avoir la charge depuis 5 ans. Et le premier d’entre eux serait âgé de douze ans aujourd’hui. Martin demande, pour les trois enfants, que leur mère lui verse, chaque mois, la somme de 300 mille francs car, selon lui, celle-ci gagnerait un salaire mensuel de plus de 600 mille francs.

Ce qu’on en sait, Martin et son ex-femme se seraient séparés il y a cinq ans. Aux dires de celui-ci, il avait trouvé un boulot à celle qui était encore sa femme dans une grande société de la place grâce à ses relations alors qu’il travaillait dans une société pétrolière au Sud. Toujours selon lui, en raison de l’éloignement de son lieu de travail, il arrivait qu’il passe plus d’un mois en dehors de la capitale où la famille réside. Sa femme aurait donc profité de sa quasi absence pour nouer une relation amoureuse avec un haut responsable d’un organisme de la place. Et a fini par divorcer en lui laissant leurs trois enfants.

Martin raconte que, grâce à ses ressources et au soutien de ses sœurs, il n’éprouvait aucune difficulté à les élever. Mais en 2016, la crise a durement frappé le secteur pétrolier et il a perdu son boulot. Et, cinq ans après, sa petite économie étant finie et faute d’avoir trouvé un emploi convenable, il n’arrive plus à supporter seul toute la charge des trois enfants. C’est ainsi qu’il a décidé que son ex-femme partage désormais les charges avec lui.

De son côté, la mère de ses enfants dit n’être redevable à Martin en aucune manière et pas question de lui verser un seul kopeck car elle s’occupe régulièrement d’eux en leur achetant des habits, fournitures scolaires et des jouets ; qu’elle les amène souvent manger chez elle ou dans les restaurants et qu’elle est prête à les faire venir vivre avec elle, chez son nouveau mari. Ce que Martin n’admet pas. « Je refuse que mes enfants grandissent dans l’ingratitude », réplique-t-il. Affaire à suivre!