JUSTICE – A l’audience correctionnelle du tribunal de grande instance de N’Djamena du mardi 8 décembre 2020, Ismaël, quinquagénaire, militaire de son état, répond du délit d’homicide involontaire sur un voleur.


Une nuit, alors qu’il dormait, des bruits provenant de sa cour le réveillent vers 2 heures du matin. Il sort dans la cour et se retrouve nez à nez avec les quatre voleurs ayant réussi à escalader le mur de clôture. Les voleurs seraient munis d’armes blanches. Tandis que l’un d’eux essaie de tenir au respect Ismaël, avec son couteau, un deuxième tente de défoncer la porte d’à côté. Les deux autres restent en embuscade dans la cour. Se sentant menacé, le militaire sort son arme à feu et tire d’abord deux balles pour les effrayer mais en vain. Finalement, il atteint l’un des voleurs de trois balles aux jambes. Les trois autres voleurs s’échappent de la cour et disparaissent dans la nature.

L’unique voleur atteint succombe quelques instants après, des suites de saignement sans révéler l’identité des autres. Pour l’avocat du prévenu Ismaël, son client, étant un militaire de formation, n’a pas voulu ôter la vie à ces voleurs. “Il a, d’abord tiré deux balles en l’air, pour effrayer les voleurs, mais en vain”, souligne l’avocat.

La légitime défense exclut la responsabilité”

D’après l’avocat, au lieu d’amener directement le voleur à l’hôpital, les forces de l’ordre l’ont conduit, d’abord, au commissariat pour l’interroger. C’est pourquoi, il a perdu beaucoup de sang, puis la mort est survenue, dit-il. “Mon client a agi en légitime défense. Sinon, aujourd’hui on parlera déjà de mon client Ismaël au passé. La légitime défense exclut la responsabilité pénale d’Ismaël. Elle exclut aussi sa responsabilité civile”, plaide l’avocat d’Ismaël.

“Larges circonstances atténuantes”

Peu avant, un homme, se présentant comme le géniteur du défunt, demande au tribunal des réparations pour le meurtre de ce jeune homme. Estimant que les moyens utilisés sont disproportionnés, le parquet sollicite, cependant du juge du siège d’accorder de larges circonstances atténuantes au prévenu Ismaël. Il requiert qu’il soit maintenu dans le lien de l’infraction, mais condamné à six mois de prison avec sursis. Le tribunal se donne jusqu’au 15 décembre prochain, pour se prononcer.

Avec Le Progrès