Le collectif des avocats des victimes de la répression des manifestations d’Abéché, composé des maîtres Koudé Mbainaissem et Max Loalngar, a fait un point de presse ce samedi à N’Djamena. Il annonce une action en Justice contre les auteurs et commanditaires de cette répression.

« Une plainte est en cours contre les auteurs, les commanditaires et les complices de ce crime de masse qui n’est pas le premier du genre dans le milieu, depuis le règne de Déby père », annonce Me Koudé Mbainaissem au sujet des événements d’Abéché.

En effet, les 24 et 25 janvier dernier, des Abéchois, mécontents de l’annonce de l’intronisation du chef de canton Bani Halba créé en 2019 sont sortis dans les rues. La répression, selon le gouvernement a fait 14 morts et des dizaines de blessés.

Le collectif des avocats a dénombré, provisoirement, lors de ces « massacres sans pareil » treize morts dont il détient les certificats de décès, 85 blessés dont 16 dans des états critiques évacués à N’Djamena pour des soins et plus de 300 personnes arrêtées avant d’être libérées. Il a également recensé des matériels emportés à savoir plus de 6 millions d’argent en espèce, plus de 400 téléphones, près de 400 motos.

Pour les avocats, ces manifestations réprimées font suite à « la manipulation politico-administrative » dans la gestion des chefferies traditionnelles dans la province du Ouaddaï, mais également les conséquences de la politique selon laquelle, « il faut diviser pour mieux régner ».

Cette plainte se justifie, selon le collectif des ’avocats par le fait que « la paix véritable ne peut venir dans la région que lorsque les responsabilités des uns et des autres dans ces massacres seront situées au cours d’un procès libre, impartial et équitable, suivies des réparations justes des multiples préjudices causés aux différentes parties ».