Il y a exactement 48 ans, le président Ngarta Tombalbaye passa un coup de fil au général Félix Malloum pour lui demander de venir à la résidence présidentielle de la cité OCAM. Que s’est-il passé ce jour ? Retour cet évènement.

Le 24 juin 1973. Le président Ngarta Tombalbaye appelle au téléphone son chef d’état-major des armées, le général Félix Malloum et lui demande de venir en toute urgence à la résidence présidentielle. C’était l’arrivée sans retour du général Malloum. Accusé de complot contre le régime, le deuxième chef d’état-major des armées après l’indépendance du Tchad, est mis aux arrêts.  

Ngarta a ainsi ordonné à sa garde de mettre aux arrêts le général Malloum. Cinq jours plus tard, la présidence de la République fait un communiqué dans lequel est détaillé le motif de son arrestation.

A en croire le communiqué rendu public le 29 juin 1973, une enquête a prouvé qu’à cause de son ambition personnelle, le général Malloum menait une action insidieuse visant à lui assurer une autorité de plus en plus absolue sur les forces armées et de sécurité de la Nation. Il menait, poursuit le communiqué, « cette action avec des personnes extérieures à l’armée afin d’asseoir encore son autorité. Pour y parvenir, il avait entrepris de nuire à d’autres officiers généraux ainsi qu’à des responsables d’autres corps de sécurité ne relevant pas de son commandement ».

Les autorités de l’époque estiment que, toutes ces manœuvres avaient pour but de s’emparer du pouvoir dans un délai rapproché en s’entourant de personnalités politiques avec lesquelles il a des liens familiaux.

Ce coup d’Etat était prévu, soit par la force, en exploitant les manœuvres qui viennent d’être révélées, soit par la liquidation physique du chef de l’Etat et de sa famille.

Un historien tchadien écrivait en ces termes : « en clair, Tombalbaye pensait que les Français avec qui il n’était pas en bons termes depuis quelque temps, le renverseraient en s’appuyant sur le général Malloum. Mais, son arrestation, au lieu d’empêcher l’armée de s’emparer du pouvoir, avait plutôt provoqué un effet boomerang ».

Le général Félix Malloum mettra quelque deux ans en prison avant d’être libéré par le groupe des militaires ayant fait le coup d’Etat du 13 avril 1975. Il sera porté à la tête du pays (1975-1979).