La ville de Faya-Largeau est prise le 17 février 1978 par les rebelles du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) qui progressent sur plusieurs axes en direction de la capitale tchadienne, NDjaména. La France décide de l’envoi de forces militaires pour soutenir l’armée régulière tchadienne. Cest le début de l’opération Tacaud qui se déroule entre février 1978 et mai 1980.

L’opération Tacaud est formée des unités professionnelles de l’armée française appartenant à la 9e division d’infanterie de marine, la première compagnie du 2e RIMA (Régiment d’infanterie de Marine) en 1978 et 1979, la 2e compagnie du 2e RIMa en 1979, une batterie du 11e régiment d’artillerie de marine (11e RAMa), un escadron du régiment d’infanterie chars de marine auxquels s’ajoutent des unités de Légion Étrangère : un escadron du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), la section mortier du 2e régiment étranger d’infanterie (2e REI ) puis la 7e compagnie ( Cne Saillard ) en 1978 et 1979 et la 5e compagnie de combat en 1979 du 2e REI de Bonifacio.

L’opération dispose aussi dun volet renseignement avec un détachement du 44e régiment de transmissions, la première compagnie et une section de la CA du 17e RGP. Dans l’esprit des accords de coopération militaire signés en 1976 entre la France et le Tchad, le président Félix Malloum fait appel à l’armée française d’intervenir auprès des Forces armées tchadiennes pour contenir l’avancée des rebelles du Frolinat, qui, en février, ont fait tomber quelques villes, notamment, Faya-Largeau, Ounianga-Kebir, Fada et Koro-Toro. La crainte du régime du Conseil supérieur militaire (CSM) est que le Frolinat marche sur NDjamena. Cest ainsi que, le 18 février 1978, le général Malloum demande l’aide de la France. L’opération Tacaud est lancée. L’écrivain français Arnaud Delalande retrace que l’opération Tacaud démarre par la mise en alerte de Jaguar, de Breguet Atlantic et de C-135F à Dakar et en France. « La prise de Salal par les rebelles ouvre la porte de NDjamena, aussi, les premiers éléments de l’opération ont pour mission de reprendre ce poste administratif sur la route venant de Moussoro », relève-t-il.

L’opération a participé aux combats à Ati, Djedda, Abéché, entre autres. A Ati dans le Batha, où les rebelles contrôlaient la ville depuis le 18 mai 1978, les Français ont mené une mission de reconnaissance réalisée par les Jaguars en faisant de photographies qui montrent les rebelles lourdement armés dissimulés dans la ville. « Le bilan total de l’opération est lourd dans les rangs des rebelles tchadiens : 80 tués, 7 véhicules détruits, 2 bitubes de 14.5 millimètres, un canon de 75 SR, 2 mortiers (un de 120 et un de 81), 6 mitrailleuses, 2 lance-roquettes RPG7 et 70 AK 47 récupérés ». Des opérations similaires ont été aussi menées à Djedda, toujours dans le Batha et à Abéché dans le Ouaddaï.

A la fin de l’opération, au total dix-huit (18) militaires français ont été tués durant Tacaud et deux avions Jaguar abattus.