Lorsque le général de Gaulle lance l’appel du 18 Juin, Félix Éboué, administrateur colonial, petit-fils d’esclaves, occupe depuis deux ans la fonction de gouverneur du Tchad. Accueillant tel un ultime recours « ce cri d’espérance lancé pendant que les pires malheurs s’abattaient sur la France », il prend le parti de la France libre contre le régime de Vichy et prépare en secret le ralliement du Tchad et du reste de l’Afrique-Équatoriale française (AEF).

Dès le lundi 26 août 1940, le « gouverneur insoumis » annonce officiellement l’appartenance du Tchad à la France libre, provoquant un effet domino. Le lendemain, le Cameroun se rallie à la France libre sous l’impulsion du capitaine Leclerc, de René Pleven et de Claude Hettier de Boislambert.

Le Congo-Brazzaville et l’Oubangui-Chari (l’actuelle République centrafricaine) annoncent à leur tour leur ralliement le 28 août. Le 15 octobre suivant, Félix Éboué reçoit de Gaulle à Fort-Lamy. Ce dernier le nomme au Conseil de défense de l’empire et en fait, un mois plus tard, le gouverneur de l’AEF. La France libre dispose désormais d’un territoire, donc d’une légitimité. Elle pourra bientôt compter sur une armée.

En 1941, Félix Éboué est condamné à mort par contumace par le gouvernement de Vichy, mais il décèdera le 17 mai 1944, à l’Hôpital français du Caire, quelques jours avant la Libération.

Source : aujourd’hui