Une des pages de l’histoire de la rébellion tchadienne du FROLINAT est marquée par la prise d’otage du français Christian Masse et du suisse André Kummerling le 18 janvier 1978 par les Forces Armées Occidentales (FAO) opérant dans la région du Lac.

Le Français Christian Masse est âgé à l’époque de fait de 20 ans et son compagnon de captivité, le suisse André Kummerling de 27 ans. Ils étaient pris en otage par des rebelles tchadiens des Forces Armées Occidentales, une des branches du Front de libération nationale du Tchad (FROLINAT) dont le champ d’opération est le lac.

Les rebelles tchadiens accusaient à l’époque le jeune étudiant français  d’espionnage pour le compte de « l’impérialisme français ». Pour sa libération, les éléments des FAO avaient exigé avant le 12 février 1978 le rapatriement du corps expéditionnaire français (six cents hommes) du Tchad, le versement d’une rançon de 500 millions de francs C.F.A. (10 millions de francs français) dont une partie en matériel militaire, et la libération à N’Djamena d’un détenu du nom d’Adoum Adam Moustapha.

En ce qui concerne André Kümmerling, seule une rançon du même montant avait été réclamée, le délai de rigueur imparti étant fixé cette fois au 20 février

UNE LETTRE DE L’OTAGE FRANÇAIS DU FROLINAT EST PARVENUE À SES PARENTS

Les deux jeunes Européens seront libérés le 14 avril 1978. Le journal français Le Monde écrivait au sujet de leur libération que Paris et Berne affirmaient que « la libération des deux otages des rebelles tchadiens a été obtenue sans condition ».

« Un peu moins de trois mois après leur enlèvement, le 18 janvier, par des rebelles tchadiens se réclamant de la troisième armée occidentale du Frolinat, l’otage français Christian Masse, vingt ans, et son compagnon de captivité, de nationalité helvétique, André Kümmerling, vingt-sept ans, ont été remis en liberté vendredi soir 14 avril dans le nord-est du Nigeria. Tant à Paris qu’à Berne, les autorités affirment que ces libérations ont été obtenues “sans condition », peut-on lire dans Le Monde.

Toujours dans les colonnes des médias français, il est noté que, les deux jeunes gens ont été accueillis un soir d’un vendredi soir vers 20 h 30 locales à proximité du lac Tchad par les ambassadeurs de France et de Suisse au Nigeria.

La libération des deux otages des rebelles tchadiens a été obtenue ” sans conditions ” affirment Paris et Berne

Le gouvernement français, dans un communiqué, tout en se réjouissant de la libération de deux otages, a tenu à remercier « les autorités des États de la région pour les efforts qu’elles ont déployés à sa demande, et, en particulier, les autorités nigérianes, dont l’action persévérante, menée en plein accord avec lui, a été décisive et a permis l’heureux dénouement de cette affaire ».

« Il n’a pas été question de satisfaire les conditions posées par ceux qui détenaient Christian Masse. Ce n’est d’ailleurs pas la France qui a négocié sa libération, mais les autorités du Nigeria », avait précisé, à l’époque le gouvernement français dont le ministre des Affaires étrangères M. de Guiringaud, a adressé à son homologue nigérian, le général Goaba, un télégramme remerciant le gouvernement nigérian pour la libération inconditionnelle de Christian Masse.

Au moment de son enlèvement, le jeune français serait venu au Tchad étant étudiant pour des recherches. Une fois libéré et rentré, il écrira un livre intitulé « Rebelles. Dialogues et Témoignages ».