13 avril 1975-13 avril 2019, cela fait 44 ans que le père de l’indépendance tchadienne a été assassiné dans un coup d’Etat militaire. Son assassinat a marqué le début d’une longue guerre et une instabilité notoire des instances de la République.

Instituteur de formation, François Tombalbaye est né le 15 juin 1918 à Bessada dans le Mandoul. Membre du Parti progressiste tchadien (PPT), il a été chef de gouvernement avant de se faire élire en 1962 à la présidence de la République. Réélu en 1969, il s’est lancé dans la politique de l’authenticité en 1971. Dans cette logique, il a changé son prénom français, François par Ngarta. D’autres villes ont également changé de nom à l’exemple de Fort-Lamy devenu N’Djamena.

Son règne est marqué en 1966 par l’avènement du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat), un mouvement défendant les intérêts du Nord musulman, ainsi que la contestation des Toubou, des nomades noirs. Cette instabilité entraîne l’implication de troupes françaises aux côtés du gouvernement.

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La lutte qui se poursuit mine la crédibilité du président qui perd des appuis dans le Sud, d’où il est originaire. Son comportement erratique provoque également des tensions croissantes entre lui et l’armée. Craignant un complot entre des militaires et des forces extérieures convoitant les richesses tchadiennes, le chef d’État fait emprisonner des leaders, comme le général Félix Malloum, en juin 1973. L’arrestation du chef de la gendarmerie, Djimé Mamari Ngakinar, et de son aide de camp, le colonel Kotiga Guérina, le 2 avril 1975, incite des militaires à préparer un coup d’État. Ils le mettent à exécution le 13 avril.

Le palais présidentiel de la capitale, N’Djamena, est occupé et Tombalbayé tué. Des leaders emprisonnés sont libérés, la Constitution est suspendue et l’Assemblée nationale dissoute. Après une courte transition, Malloum est placé à la tête de la junte, le Conseil supérieur militaire, le 15 avril, avant de devenir président. Considéré comme le père de l’indépendance du Tchad, car c’était lui qui l’avait proclamée le 11 août 1960, son assassinat va marquer un tournant dans l’histoire du Tchad. Malgré l’espoir d’un apaisement entre les nouveaux dirigeants et les rebelles au nord, les tensions persistent. Le Tchad  demeurera  déchiré par une instabilité persistante.