Créée en 1948 et dissoute le 10 novembre 1975, la 6e Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine (CPIMa), une unité de l’armée française qui a participé à onze combats importants au Tchad de septembre 1969 à février 1972. En plusieurs opérations menées au Tchad en soutien aux différents gouvernements, la CPIMa, a perdu 26 éléments avec une cinquantaine des blessés.

Le fait historique qui a entaché cette unité est qu’elle a essuyé une perte le 11 octobre 1970, lors d’une embuscade à Bedo où 12 de ses parachutistes ont été tués. Les archives françaises présentent la 6e Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine comme l’unité qui a plus participé à des combats en dehors de la France depuis la fin de la guerre d’Algérie. Il s’agit d’une infanterie légère, qui a surtout, joué un rôle dans la guerre politico-militaire entre frères tchadiens.

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Les éléments de la 6e Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine ont été surtout, au début, déployés, au nord du Tchad, pour aider à contenir la menace venant du Frolinat (Front de libération nationale du Tchad) considérée proche du Soudan et de la Libye. Le bilan de cette unité présenté toujours comme positif est entaché, toutefois, par l’embuscade de Bedo.

En effet, militairement, les éléments de la 6e Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine sont bien équipés que le camp adverse comme écrivait Michel Goya « il apparaît tout d’abord que les pertes françaises surviennent surtout lorsque l’ennemi bénéficie de l’initiative et de la surprise, ce qui est le cas lors de l’embuscade de Bedo mais aussi lors de plusieurs prises de contact, en particulier lorsque l’unité est motorisée. Dès que les parachutistes peuvent manœuvrer et surtout s’ils ont l’initiative des combats, ce qui survient presque toujours lors des opérations héliportées, le rapport de pertes est beaucoup plus favorable ».

À Bedo, rapporte Michel Goya, « malgré la surprise et sans bénéficier d’appuis feux aériens, les hommes de la CPIMa finissent par infliger aux rebelles des pertes très supérieures aux leurs grâce à leur qualité propre. Le capital de compétences de cette unité qui mène une campagne ininterrompue de trois ans ne cessera pas d’augmenter face à des unités ennemies qui combattent moins. Le rapport des pertes est par ailleurs de plus en plus favorable aux Français avec le temps ».

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Les Français tirent ainsi un enseignement de l’embuscade de Bedo, qu’il est nécessaire de se déployer dans un volume au moins équivalent à celui de l’ennemi, tout en s’efforçant de maintenir un dispositif assez large pour conserver quoiqu’il arrive une possibilité de manœuvre.

« À Bedo, la colonne motorisée est suffisamment longue (2 km) pour ne pouvoir jamais être totalement prise dans une embuscade. Il y a toujours au moins un commando qui reste capable de manœuvrer et de prendre l’ascendant sur l’ennemi. Dans le sud, les commandos sont souvent employés de manière dispersée, mais face à un adversaire de moindre qualité qu’au nord ils ont la capacité de résister en contact jusqu’à l’arrivée rapide du reste de l’unité et des appuis aériens », décrivait ainsi, Michel Goya.

Du début des années de l’indépendance jusqu’à fin 1970, la France a eu à envoyer plusieurs opérations militaires, parmi lesquelles, l’opération Limousin (1969), des opérations de recherche et destruction dans le BET (septembre 1969 à juin 1971), opération Manta, entre autres.