La mauvaise gestion des déchets médicaux par des structures hospitalières publiques et privées au Tchad semble avoir une réponse adéquate. Désormais, la Société Tchadienne des Traitements des Déchets et d’Assainissement (SOTRADA), une structure d’État basée à Bétanda, à Moundou dans le Logone occidental, traite et incinère aussi les déchets produits par les hôpitaux outre sa principale mission de traitements des déchets pétroliers. Une première expérience a été essayée avec succès, la semaine dernière par Médecin Sans Frontière Suisse (MSF/Suisse). Cette ONG a acheminé des camions chargés des déchets médicaux depuis N’Djaména vers Moundou, pour les incinérés à Moundou, par la SOTRADA, dans le respect des normes standards. Ces déchets sont composés des produits pharmaceutiques périmés et avariés, des consommables ayant servi dans des activités sanitaires du MSF/Suisse, ont été convoyés par des inspecteurs du ministère de la Santé publique.

Ainsi, après cette première expérience réussie, la SOTRADA offre, dorénavant, la possibilité à toute structure ou société qui produisent des déchets médicaux de pouvoir les incinérer dans le respect des normes environnementales. Car, il ressort, d’études réalisées, que, N’Djaména, gère très mal ses déchets médicaux, qui sont brûlés, soit dans des incinérateurs souvent rudimentaires, n’atteignant pas des températures permettant l’élimination complète du risque lié aux coupants/piquants, soit dans des fosses sommairement creusées, ne respectant aucun standard. Les fumées toxiques produites exposent, non seulement à des nuisances, mais aussi à un péril de santé publique (dioxines, furanes, etc.)

Dans tous les cas, le directeur général de la SOTRADA, M. Boukar Michel, renseigne que, sa société qui a le monopole de traitement de tous les déchets dangereux sur l’ensemble du territoire tchadien, dispose, à cet effet, de deux incinérateurs, dont un HP 1 000 et un autre de marque chinoise, capable de détruire 24 tonnes de déchets par jour. Selon lui, les déchets dangereux sont détruits dans une chambre à combustion à une température au-delà de 800°C et n’’ayant pas de normes standards au Tchad, elle utilise les normes européennes. Le délégué régional du Développement rural du Logone occidental, M. Mamadji Diondja, qui assisté à l’incinération des déchets médicaux du MSF/Suisse, note que la SOTRADA réalise un «travail impressionnant, de protection de l’environnement». Pour lui, avec cette expérience réussie, les structures hospitalières et autres peuvent s’en servir pour mieux gérer leurs déchets médicaux.

En effet, l’incinération des déchets médicaux du MSF/Suisse par SOTRADA, à Moundou, intervient quelques après une formation d’une trentaine des techniciens et gestionnaires des projets industriels sur le thème « la gestion et l’économie de l’énergie, dans les entreprises, au Tchad : la norme ISO 50001 », organisé avec le cabinet d’expertise, dénommé EMETEB, basé au CANADA en partenariat, avec RESTCREEN International CANADA.