Les écoles publiques sont fermées, la crise financière frappe à grand fouet, les sites et coins de débrouillardise ne font qu’augmenter. Un tour au bord des fleuves, dans les carrières, les points de rassemblement des motos taxis, laisse entrevoir le moyen par lequel les jeunes se battent pour survivre.

Au bord du fleuve, les superficies cultivables s’agrandissent de jour en jour avec le nombre de ceux qui viennent s’essayer pour trouver leur compte. Pour Noubasra De bonheur élève en classe de 1re, il n’y a plus rien à faire que de se débrouiller : « c’est seulement pendant les vacances que je viens travailler ici, mais maintenant que j’ai attendu l’école en vain, je suis revenu pour travailler la terre, on n’a pas le choix ». En cette période de fraicheur, nous risquons le palu à force de sortir tôt le matin et cultiver la salade et les carottes.

Du côté des carrières (Walia, Abena, Chagoua…) où on fabrique les briques, le constat du nombre d’affluence des jeunes est le même. Armés de pioche, de pelles, de dabas et les outils nécessaires à puiser de l’eau, les jeunes, tous âges confondus prennent d’assaut les tas de terre dès le lever du soleil. « On mouille la terre avant de prendre le petit déjeuner. On travaille autant qu’on peut en groupe pour augmenter le revenu de chacun. Le problème qu’on rencontre c’est au moment de cuire les briques, où nous sommes confrontés aux agents de la mairie et quelquefois au manque de dôme et bois de chauffe pour finir le cycle », relate un jeune fabricant de briques.

Le problème commun à ces jeunes ¨combattants¨ est la demande qui est en baisse. Selon Brahim Barka, clandoman à Farcha, les revenus journaliers sont en baisse depuis un certain moment « nous sommes obligés de revoir nos tarifs en baisse sur certaines distances, ce qui influe directement sur nos revenus. En plus, la clientèle n’est plus comme avant car, certains clients préfèrent d’autres voies de transport. Ce qui ne nous avantage pas trop quand on regarde nos dépenses en entretien et de carburant de moto ».

 Au jour le jour, c’est l’espoir qui nourrit notre espoir et on espère que le lendemain sera meilleur, murmure un jeune avec sa moule de brique en main.