Plus d’une semaine après la visite officielle du président de la Turquie M. Recep Tayyib Erdogan, au Tchad, des réactions continuent sur les réseaux sociaux. D’aucuns saluent une première visite historique d’un président turc au Tchad. D’autres dénoncent une visite sur fond de charme et d’accaparement du Complexe Scolaire International Bahar (CSIB). Les propos tenus au cours de leur déclaration commune, qui fait toujours couler beaucoup d’encre, sont ceux qualifiant les « promoteurs du Complexe Bahar des terroristes ». Des anciens élèves de cet établissement privé existant depuis 2001 au Tchad réfutent ces allégations et se disent indigner.

« Si aujourd’hui ces promoteurs du Complexe Bahar sont des terroristes, cela veut dire que tous les élèves qu’ils ont formés et qui travaillent dans l’administration et partout sont des terroristes. En tant qu’ancien élève je m’inscris en faux. Je persiste et signe que dans cet établissement que j’ai fréquenté de la classe de 5e jusqu’en terminale où j’ai obtenu mon bac, on ne parle même pas de la religion » lance un ancien élève du Complexe Bahar sur sa page Facebook.

Après une dizaine d’années dans cet établissement avant d’obtenir son baccalauréat, M. Mahamat Ramadan Erdebou, étudiant en 2e année de Droits dans une Université au Maroc, trouve que ce qualificatif n’a pas sa place et n’honore pas le Tchad. « C’est un coup dur pour moi et pour ma famille. Personne ne peut nier les investissements effectués par les promoteurs dans le domaine socioéducatif. J’ai fait dix ans avant d’obtenir mon baccalauréat. Durant toutes ces années, les cours dispensés ne sont autres que celui adopté par le ministère de l’Éducation nationale. Mais la différence est que nous avons étudié dans les meilleures conditions que les autres. Les accusations portées contre nos enseignants turcs par leur pays, je porte sur ce point un démenti formel et je trouve ces allégations sont diffamatoires et mensongères. Durant mes dix années dans cet établissement, je n’ai jamais entendu où parler même des termes utilisés actuellement par la Turquie pour qualifier ces gens » explique le jeune Mahamat Ramadan Erdebou. D’après lui, en 2012, quand il avait participé aux olympiades d’Istanbul où il a remporté le 1er prix au nom du Tchad, en Afrique, l’actuel président de la République de la Turquie, était le chef du gouvernement de ce pays et c’était lui qui avait parrainé la cérémonie des olympiades regroupant les meilleurs élèves de plus de 1 600 établissements de 170 pays, où les écoles du mouvement Hizmets sont présentes.

« Je me rappelle en son temps, Erdogan avait lancé des propos très élogieux en vers ces écoles et ses promoteurs. Il nous avait même rendu visite dans notre lieu de casernement en compagnie de ses ministres des Finances et celui de l’Action sociale de l’époque pour nous encourager » se rappelle encore l’ancien élève du CSIB. Si Mahamat Ramadan Erdebou tient un langage diplomatique, certains de ses anciens camarades vont plus loin dans leur colère. M. Mahamat Abadraman, un ancien élève du CSIB trouve qu’est une honte pour le Tchad.